23e SILA : le roman maghrébin au centre d'une rencontre

Le roman maghrébin, concept et caractéristiques, a été au centre d'une rencontre organisée lundi par des écrivains et des critiques, dans le cadre du 23ème Salon international du livre d'Alger (SILA).

A l'entame de cette rencontre, les intervenants se sont interrogés sur l'authenticité et la véracité du concept du roman maghrébin, ses constantes, ses caractéristiques et ses points de différence avec le roman du Machreq.

Evoquant le roman maghrébin, le romancier tunisien Chokri Mabkhout, lauréat du prix international du roman arabe "Booker 2015" pour son roman intitulé "Taliani", a estimé nécessaire de procéder "au décorticage de ce concept pour mieux savoir si celui-ci dispose de constantes en termes d'expression et d'écriture".

Le roman se veut un trait d'union entre les Humains, quel que soit leur milieu, car il va au-delà de l'espace géographique (maghrébin) pour transmettre au lecteur de nouvelles connaissances avec un style particulier, a affirmé le romancier, précisant que ce débat incombe en réalité au critique et non au romancier dont le seul souci est de présenter une oeuvre à valeur artistique et compétitive sur le marché du roman tant arabe que mondial.

Pour sa part, l'écrivain algérien Lahbib Sayah a dit préférer être, avant tout, un écrivain algérien, pour transmettre aux autres le message d'une culture, d'une civilisation et d'un être algériens".

Le critique et chercheur marocain Charafeddine Majdouline s'est interrogé, de son côté, sur l'utilité de confiner le roman dans une zone géographique, en dépit de l'existence de facteurs caractérisant l'£uvre littéraire au Maghreb, tel que le bilinguisme dans l'écriture (romans français et arabes).

A ce propos, il a relevé "les influences orientale et méditerranéenne sur ces romans", accompagné d'un retour au source des romanciers maghrébins vers leur amazighité, patent dans certaines de leurs oeuvres.

Le roman dans ces trois pays (Algérie, Maroc et Tunisie) a connu une progression fulgurante marquée par une activité éditoriale intense  durant les dernières années, a-t-il noté.

Le roman attire des écrivains de différents domaines scientifiques et cognitives, a-t-il dit.

Il a été également question lors de cette rencontre de la traduction qui se fait souvent dans d’autres pays notamment européens. 

Les vues divergent à ce sujet, d'autant que pour certains, les romans d’expression française sont les plus traduits vers d’autres langues, même plus que les romans arabes.

D’autres participants pensent qu'au contraire, certaines oeuvres arabes ont obtenu un franc succès et ont été traduites vers plusieurs langues. 

Se basant sur sa propre expérience, Chokri Mabkhout a relevé le désir permanent du lecteur maghrébin de s'enquérir de la littérature étrangère, au détriment de celle de sa région, ajoutant que la traduction de son roman "Taliani" en allemand n’a pas eu l’écho escompté, l'expliquant par le manque de curiosité chez certains lecteurs qui ne font même pas l'effort de découvrir l’Autre.      

Le 23e SILA se poursuit jusqu'au 10 novembre en cours, rappelle-t-on. 

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