Acte 5: recul de la mobilisation, les «gilets jaunes» déterminés, appels à l'apaisement

L'acte 5 de la mobilisation des «gilets jaunes» a connu ce samedi un recul de participation à Paris, mais les manifestants restent déterminés pour faire aboutir leurs revendications, au moment où semultiplient des appels pour l'apaisement.

Ces appels à l'apaisement émanent de politiques et de Français qui pensent que le temps est au dialogue et à la concertation avec le gouvernement qui a montré, ces derniers jours, sa volonté d'apporter, au prix fort (10 milliards d'euros) des solutions à cette crise qui ébranle la France depuisplus d'un mois.

Si à Paris, les manifestants n'étaient assez nombreux (3000) par rapport aux samedis précédents, dans les autres villes on signale que la mobilisation reste intacte, notamment à Bordeaux (4500) et à Toulouse (4500).

Quelques échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les forces de l'ordre au moment où ces derniers procédaient à une opération de dispersion.

Selon le ministère de l'Intérieur, il y a eu plus de 33500 manifestants et les forces de sécurité ont interpellé 149 personnes, dont 101 placées en garde à vue.

La violence a également baissé, ce qui a poussé à dire à l'ancien président François Hollande que le mouvement est à sa «phase de conclusion».

«Le mouvement des 'gilets jaunes' est, je pense, dans sa phase de conclusion. Il y a un mouvement qui a duré déjà longtemps et qui doit trouver, je pense, son dénouement, et c'est ce que beaucoup espèrent, mais ça ne veut pas dire qu'il n'y aura pas dans l'avenir, s'il y a d'autres raisons, des mouvements qui se lèveront», a-t-il dit.

Mais le mouvement des «gilets jaunes», qui n'a pas de structure et n'appartient ni à un syndicat ou parti politique, reste déterminé à vouloir faire aboutir ses 42 revendications socio-économiques et politiques.

Il est vrai que la mobilisation est en baisse ce samedi par rapport aux précédentes, notamment à Paris où les forces de sécurité étaient beaucoup plus importantes que les manifestants qui ont opté pour un mot d'ordre politique.

En effet, ils réclament l'inscription du référendum d'initiative citoyenne  dans la Constitution, comme un outil politique qui donne au citoyen la possibilité d'élaborer une proposition de loi et de la soumettre aux  suffrages, soit du Parlement, soit de la population par référendum.

En plus des revendications relatives au pouvoir d'achat, les «gilets jaunes» ne souhaitent pas «tourner en rond» et, par conséquent, ils mettent le curseur sur le politique où ils demandent, entre autres, le traitement des causes des migrations forcées, le bon traitement des demandeurs d'asile

et la mise en œuvre d'une «réelle» politique d'intégration. Comme ils réclament également le retour à un mandat présidentiel de 7 ans.

Au regard de l'impact de l'attentat de Strasbourg et l'approche des fêtes de fin d'année, plusieurs Français ont souhaité l'apaisement et le retour à la table de négociations, notamment les commerçants les plus impactés par cette crise.

Selon la Confédération des commerçants de France, les baisses de chiffre d'affaires enregistrées par les entreprises de petite taille vont de 40 à 70 %. Le manque à gagner est estimé à 2 milliards d'euros pour le commerce.

Cette crise ouverte des «gilets jaunes», si elle connaîtra dans les jours à venir un tournant vers l'apaisement, selon les avis d'analystes, «imposera» au président Emmanuel Macron un «nouveau mode» de gouvernance qui devra prendre en compte les attentes socio-économiques immédiates desFrançais.

APS

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