Marche pacifique – Vendredi 11 : pour l’application des articles 7 et 8 de la Constitution et le départ des symboles du régime

Comme lors des précédents vendredis, des manifestations se déroulent actuellement dans plusieurs villes du pays. Des millions de citoyens mobilisés en ce 11ème vendredi du hirak pour manifester contre le régime en scandant la quasi-totalité des slogans clamés depuis le début et enrichis au goût du jour, ont constaté les journalistes de la radio chaine 3. Gaid Salah, relève-t-on, fait la vedette en ce vendredi 3 mai, coincidant avec la journée mondiale de la liberté de la presse.

A la capitale comme à Oran, Constantine, M'sila, Annaba, Bordj Bou Arreridj, Bouira, Bejaia, Djelfa, Mila, El Oued, Relizane, Sétif, Mostaganem, Jijel ou Tizi Ouzou les mêmes revendications tonnent pour demander l’application des articles 7 et 8 de la Constitution et le départ des symboles du régime en place dont le nom du vice-ministre de la Défense est largement cité. Ils demandent à Gaid Salah de choisir son camp, suite aux tergiversations entre l’acte et le discours notés par les manifestants. 

A Alger, où le centre-ville est immensément peuplé, on peut constater une forte mobilisation qui se déroule dans le calme autour du « 60 ans barakat » !! Les manifestants réclament aussi la tête de Said Bouteflika (frère du président démissionnaire), le départ des 2B, allusion faite au chef de l’Etat Abdelkader Bensalah intérimaire et son chef de gouvernement Noureddine Bedoui.

Alors que les forces antiémeute bloquent l’accès au tunnel des facultés, les gilets oranges volontaires déployés œuvrent pour éviter tout heurt. La marée humaine scande, faut-il souligner, des slogans en faveur de l’unité nationale et contre le racisme et la division ponctués par le magique : « Silmya silyma, matalibouna char’iya » (pacifique pacifique, nos revendications sont légitimes). Des manifestants estiment qu’il faut une période de transition, pour "ensuite lancer les poursuites judiciaires contre les corrompus".

A place Audin, non loin de la Grande poste, des milliers de manifestants entonnent des chants patriotiques, Gaid Salah ne laisse personne indifférent. Des manifestants lui demandent de clarifier sa position par rapport au double discours du chef d’état major, d'autres scandent son soutien et sa feuille de route.

Il faut rappeler que la circulation automobile est paralysée sur l’autoroute Est-Ouest avant les tunnels de Bouzegza en direction d’Alger. En plus des barrages filtrants de la gendarmerie, un accident de la route survenu ce matin, a bloqué l’accès à la capitale.

Pas de recul jusqu’au bout

Les manifestants insistent aussi sur la poursuite de la révolte jusqu’à obtenir le départ du système. C’est dire que les places publiques ne désempliront pas durant le ramadhan, qui s'invite chez nous en milieu de la semaine prochaine. « On ne va pas s’arrêter, nous allons sortir durant le Ramadan », clame-t-on sur les places publiques d'Alger.

A Constantine, les manifestants affichent clairement aux découragés, qui soufflent le froid sur le hirak, la détermination du mouvement à aller de l'avant : «pas de recul jusqu’au départ du système», clame la voix des manifestants.

«Nous irons jusqu’au bout», scande-t-on à Constantine où la foule de manifestants continue de grossir de plus en plus au centre-ville et ses principales artères. Des femmes, des enfants, des jeunes et des vieux participent à la marche pour réclamer l’application des articles 7 et 8. A Bordj Bou Arreridj l’imposante manif réclame également le départ des 2B et du système.

A Tizi Ouzou les journalistes ont superbement célébré, à l’occasion du 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Ils ont formé un carré dans la foule du 11ème vendredi pour manifester la voix du peuple, souligne Mohamed Haouchine notant que les manifestants scandaient : « Ulach Lvote, ulach ».

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