FMI : la taxe carbone, la plus efficace pour lutter contre la pollution

La taxe carbone, fixée autour de 70 dollars la tonne de CO2, est l'instrument le plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, estime le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié vendredi.

L'accord de Paris, adopté en décembre 2015 par près de 200 pays, vise à limiter le réchauffement à +2 C, voire +1,5 C, par rapport à l'ère pré-industrielle.               

Pour l'heure, la taxe carbone est très impopulaire notamment en France, où la perspective de son augmentation (de 44,6 à 55 euros la tonne, soit 61,6 dollars) avait embrasé le mouvement des "gilets jaunes".

Le gouvernement français a été contraint de suspendre la hausse de cette taxe sous la pression de la rue.

"L'objectif des 2% exigerait de réduire les émissions carbone d'un tiers environ d'ici 2030 et une taxe carbone mondiale fixée à environ 70 dollars la tonne", souligne dans un post de blog commun Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, et Vitor Gaspar, responsable des affaires budgétaires du Fonds.

Selon eux, il y a un "consensus de plus en plus large" sur le fait que la taxe carbone, destinée à contenir les énergies fossiles et leurs émissions carbones, soit "l'instrument d'atténuation le plus efficace".

Cette taxe permet de réduire la consommation d'énergie, de mobiliser le financement privé et favorise l'utilisation d'énergies plus propres.

"Elle fournit aussi davantage de revenus nécessaires", explique le FMI, soulignant que cet argent pourrait être utilisé pour réorienter les finances publiques afin de soutenir une croissance durable et partagée par le plus grand nombre.

Dans son rapport, le FMI indique qu'en Chine, premier pollueur de la planète, en Inde ou en Afrique du Sud, une taxe carbone de seulement 35 dollars, réduirait de 30% les émissions polluantes, ces pays utilisant de manière intensive le charbon, ressource extrêmement polluante.

En revanche dans neuf pays qui utilisent peu le charbon tel que la Côte d'Ivoire, le Costa Rica ou la France, l'effet serait de moins de 10%.

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