Abdelmadjid Azzi à la Radio : « On a renié notre histoire millénaire avec des dégâts sur plusieurs générations, c’est le temps de la réconciliation »

M. Abdelmadjid Azzi - Ph. © Radio Algérie Multimédia

Le militant syndicaliste et auteur de plusieurs ouvrages dont Parcours d’un combattant de l’ALN de la wilaya III, Le mouvement syndical à l’épreuve de l’histoire, M. Abdelmadjid Azzi, explique les transitions difficiles, parfois violentes, de l’histoire de l’Algérie par un faux départ, dès l’indépendance,  pour la construction d’un Etat en conformité avec la charte du 1er Novembre et la déclaration de la Soummam.

Reçu ce matin au dernier numéro de l'émission L'invité de la rédaction, M. Azzi a ajouté qu'il était question de la création « d’un Etat démocratique et garantissant le respect des libertés individuelles. Malheureusement, ce n’est pas ce qui s’est passé. Au lendemain de l’indépendance en 1962, il y a eu un coup de force par ce qui était appelé l’armée des frontières. S’en sont suivis des troubles regrettables, tout est parti de là (…) Je suis heureux de voir que la jeunesse d’aujourd’hui comprend la nécessité de revoir tout le système et repartir d’un bon pied pour que les générations à venir ne souffrent pas de ce dont nous avons souffert jusqu’à aujourd’hui ».

M. Azzi, qui prépare un nouvel ouvrage à paraitre prochainement, déplore par ailleurs que « si l’Algérien a en effet arraché son indépendance, il n’a pour autant avoir sa liberté (...) A présent, il faut que la liberté soit consacrée en même temps que des valeurs telles que la justice sociale », ajoute-t-il. 

A une question relative à la nécessité de « changement radical du système » revendiquée par la rue, M. Azzi rappelle qu’une bonne gouvernance, c’est d’abord des institutions fortes qui appliquent la loi dans un Etat de droit. iL se trouve popur l’Algérie que même du côté des partis politiques, aucun ne traduisen réellement ses aspirations à un meilleur vécu. « Il faut que les partis politiques aient un programme politique, économique et social permettant au peuple de juger et de choisir. Or, on a deux partis, le FLN et le RND, qu’on a créé de toute pièce. Ce sont deux partis différents, mais au même programme qui n’est même pas le leur, mais celui du président » a-t-il ironisé. Mieux, l'ex-président affirmait qu'il n'appartenait à aucun parti, « ce qui est une contradiction inimaginable (...) On a finalement créé un système de manière à ce que tous soient au service de celui qui règne ». 

Côté partis politiques, « on a tout fait pour museler les partis politiques » censés pourtant être de l’opposition, a-t-il soulginé ajoutant qu'on a plutôt « fait élire des gens qui ne sont pas des militants, parce que la majorité des partis n’ont pas de militants, mais des adhérents qui ambitionnent de s’enrichir et utiliser l’ascenseur social ». Quant à l'ampleur du phénomène de la corruption, l'invité de la Radio affirme que celle-ci s'est carrément substituée aux institutions.        

 

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