Descente de la police aux sièges de deux candidats à la présidentielle

Ph.DR

La police mauritanienne a effectué lundi soir une descente aux sièges de deux candidats d'opposition à l'élection présidentielle, qui contestent la victoire du candidat de la majorité présidentielle, Mohamed Cheikh El-Ghazouani, et a fermé l'un d'eux, ont déclaré mardi des sources concordantes aux médias.

Les quatre opposants en lice dans ce scrutin ont rejeté les résultats provisoires accordant la victoire au premier tour à l'ancien chef d'état-major Mohamed Cheikh El-Ghazouani, estimant «inévitable» la tenue d'un second tour, le 6 juillet, entre l'un d'entre eux et M. Ghazouani. Ils ont annoncé leur intention de les contester par tous les moyens légaux et de manifester pacifiquement pour obtenir satisfaction.

Ils réclament notamment la publication des résultats «bureau par bureau», consultables depuis lundi soir sur le site de la Commission nationale électorale indépendante (Céni).

Selon les résultats annoncés dimanche soir par la Céni, M. Ghazouani, a obtenu 52,01% des suffrages, devant quatre opposants, dont le militant anti-esclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid (18,58%), l'ex-Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87%) et le journaliste Baba Hamidou Kane (8,71%).

Lundi soir, des heurts ont éclaté entre policiers et militants de l'opposition aux abords du sièges des partis de MM. Ould Abeid et Kane, selon des témoins, cités par des médias.

Les sièges des deux partis, proches l'un de l'autre, étaient déserts mardi matin et des traces d'affrontements, barrages de pierres et pneus brûlés, étaient visibles, ajoutent les mêmes sources.

«La police est arrivée au siège du candidat Biram et a jeté des grenades lacrymogènes à l'intérieur, brisant vitres et portes, ce qui a rendu le siège impraticable», a déclaré aux médias le porte-parole de M. Ould Abeid, Hammada Ould Lehbouss.

Le siège du parti de M. Kane, une des nombreuses formations dissoutes en mars faute de résultats électoraux suffisants, a été fermé par la police, selon les mêmes sources.

Les Mauritaniens ont voté en nombre le 22 juin - 62,66% de participation - pour la première transition entre deux présidents élus dans ce vaste pays du Sahel secoué par de nombreux coups d'Etat de 1978 à 2008, date du putsch qui a porté Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, avant son élection en 2009.

APS

Monde, Mauritanie