Seddik Larkèche, expert international en gestion stratégique des risques : nécessité des mesures d’apaisement pour une sortie de crise

De quoi vont être faits les prochaines semaines ou les prochains mois auxquels va être confrontée l'Algérie, en raisons des soubresauts politiques qui sont en train de la secouer et sur lesquels elle semble n'avoir, jusqu'à présent, que peu de prise ? 

La situation du pays semble en effet, aussi délicate que préoccupante, en raison du statut-quo politique dans laquelle celui-ci se trouve enlisé, depuis plusieurs mois, mais aussi des affaires de corruption portées devant la justice, révelant l’implication d’Etats étrangers soucieux d'influer sur son avenir en tentant de dérourner les aspirations du mouvement populaire de revendications.  

  

Amené à s’exprimer durant l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, l’expert international en gestion stratégique des risques considère que pour parvenir à une sortie de crise, il est vital d’apaiser la crise politique en appréhendant les risques et les incertitudes aux fins, déclare-t-il, d’enclencher un processus de sortie.

Parmi l’une des solutions qu'il préconise, M. Seddik Larkèche met en avant l’organisation « à très court terme » d’élections présidentielles « inéluctables et indispensables » à ses yeux pour stabiliser l’Algérie, et cela en dépit d’un dialogue « extrêmement difficile et complexe » pouvant permettre de déboucher sur un consensus entre les divers acteurs en présence.

La situation, prévient-il, « est en train de glisser vers l’incertitude », d’où la nécessité, selon lui, d’aller « assez rapidement » vers un scrutin donnant au « Hirak » les moyens d’exister politiquement, en le laissant se fédérer et s’organiser aux fins d’y prendre part.

Pour cet expert, l’Algérie est arrivée à la « fin d’une époque » d'où la nécessité d’ouvrir le chemin à de nouveaux acteurs, « en particuliers des jeunes ».

M. Larkèche déclare, par ailleurs, ne pas croire à l’idée d’après laquelle les Algériens vont parvenir à très court terme à établir un « dialogue inclusif » et à parvenir à un « consensus global » au plan politique.

« L’Algérie, souligne-t-il, est traversée par différents courants politiques, secoués par des « fractures profondes », dont il estime qu’ils ne peuvent tomber d’accord sur un tel consensus. 

Le pouvoir actuel, insiste-t-il, se doit pour sa part, « d’impulser des mesures d’apaisement » et de créer les conditions et les garanties propres à organiser des élections libres, sécurisées et sans immixtion aucune.

Ces signes d’apaisement, « liés aux libertés » l’intervenant les voit notamment au travers de la libération des « 100 à 400 détenus d’opinion » qui permettrait de détendre l'atmosphère et d'organiser ainsi les prochaines élections présidentielles dans les meilleures conditions possibles.

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