Professeur Makhlouf Azib à la Radio : un immense fossé entre les déclarations politiques et les réalités des agriculteurs

M. Azib Makhlouf. Ph.© Radio Algérie Multi^média (RAM).

Qu’est-ce qui explique qu’un immense pays aux incommensurables potentialités agricoles avérées, tel que l’Algérie, ne parvient paradoxalement toujours pas, 57 ans après  l’indépendance, à assurer sa sécurité alimentaire ?

Pour l’ancien cadre du ministère de l’Agriculture, enseignant à l’Ecole nationale supérieure de l’hydraulique (ENSH) de Blida, et ancien recteur de l’université de Laghouat, Makhlouf Azib, tout un monde sépare les déclarations des politiques du vécu des agriculteurs, qui sont les premiers concernés et les vrais producteurs des richesses.
M. Azib qui s’exprimait ce matin à l’émission L’invité de la rédaction de la Radio algérienne explique que « ce sont les agriculteurs, les éleveurs qui produisent la richesse et l’administration ne peut être qu’un soutien de régulation et d’encadrement (…) Or, très souvent l’administration s’approprie les résultats des agriculteurs ». 

L’auteur du livre Le désordre agricole, échecs et défis du secteur, présent au 24ème SILA (Salon international du livre d’Alger), n’hésite pas à mettre le doigt sur les maux d’un secteur qui n’a pas été à l’abri de la prédation. 

Des vérités qu’il assène dans son livre qui, dit-il, est « le fruit du vécu d’un cadre du secteur, mais aussi d’un enseignement à la pensée libre ».

De l’épineuse et stratégique question de la production des semences, aux attributions illicites et autres détournements des terres agricoles, à l’importation de la poudre du lait, en passant par l’effacement des dettes de pseudo agriculteurs, et les largesses du FNDRA (Fonds national pour le développement rural et agricole), l’invité de la Radio les cite avec forces détails. 

A propos de l'effacement des dettes des agricultteurs, qui s'élevaient à 41 milliards de dinars, il soulgne que « éffacer la dette pour les agriculteurs est une décision noble, mais c’est la manière de conduire cette opération qui pose problème (…) comment peut-on laisser la liberté totale d’effacer les dettes sans aucun  », s’interroge-t-il.