Colonisation israélienne : poursuite des réactions internationales

La déclaration du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, "légitimant" les colonies israéliennes, continue de susciter de vives réactions dont celle de l'Algérie qui a exprimé son rejet "total" des positions considérant les colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens comme "ne contrevenant pas au droit international", alors qu'une réunion d'urgence est attendue lundi à la Ligue arabe.

Dans un communiqué publié mercredi par le ministère des Affaires étrangères, l'Algérie a qualifié les positions américaines, de "violation flagrante du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité", précisant que "l'Algérie voit dans ces positions un nouvel obstacle de nature à saper les démarches visant à trouver une solution à la question palestinienne".

Tout en qualifiant les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens d'illégales, l'Algérie réaffirme, dans le communiqué, "son soutien inconditionnel au droit du peuple palestinien frère à l'établissement de son Etat indépendant sur les frontières de 1967 avec El-Qods comme capitale", et rappelle l'importance de l'Initiative arabe de paix découlant du Sommet de Beyrouth de 2002.

Avant une réunion du Conseil de sécurité (CS) de l'ONU sur le Proche-Orient, cinq pays européens membres du CS, ont assuré mercredi que leur position sur la politique de colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés, y compris (El-Qods-Est), "est claire et inchangée".

Appelant Israël à mettre fin à toutes les activités de colonisation, conformément à ses obligations de puissance occupante, ces cinq pays, à savoir la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et la Pologne, ont affirmé que toute activité de colonisation "est illégale au regard du droit international", et "érode la viabilité" d'une solution à deux Etats et la perspective d'une paix durable.

La veille, la justesse de la cause palestinienne venait de remporter une nouvelle victoire au sein des Nations Unies, après le vote par l'Assemblée générale, d'une résolution en faveur du droit du peuple palestinien à l'autodétermination.

Le vote a eu lieu, selon un communiqué du ministère palestinien des Affaires étrangères lors d'une session de la Troisième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU dans laquelle 165 Etats ont voté en faveur de la résolution, cinq ont voté contre et neuf se sont abstenus.

Pour l'Autorité palestinienne, ce vote constitue une réponse immédiate aux remarques de Pompeo selon lesquelles les colonies israéliennes en Cisjordanie ne contredisent ni ne violent le droit international".

Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a déclaré aux journalistes à Ramallah, que la Palestine considérait cette annonce comme "nulle et non avenue" et prendrait des mesures contre cette déclaration américaine auprès des Nations unies et des tribunaux internationaux.

Il a fait savoir que le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait publié des directives pour contredire cette annonce au niveau international par plusieurs mesures, y compris en convoquant une réunion urgente des ministres arabes des Affaires étrangères, en saisissant le Conseil de sécurité des Nations unies, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU et la Cour pénale internationale sur la question des colonies, ainsi que la Cour internationale de justice (CIJ) sur la légalité de cette annonce.

A cet effet, une réunion d'urgence aura lieu lundi au siège de la Ligue arabe au Caire.

Selon le secrétaire général adjoint de l'institution, Hossam Zaki, plusieurs pays arabes ont soutenu la demande de réunion d'urgence au niveau ministériel formulée par l'Etat de Palestine mardi.

L'annonce américaine "légitimant" les colonies israéliennes marque une nouvelle rupture avec la tradition diplomatique américaine.

Elle a été dénoncée par l'Autorité palestinienne et la quasi-totalité de la communauté internationale.

Plusieurs pays ont également déploré l'annonce américaine comme entre autres, la Norvège, estimant que "seule une solution négociée prévoyant deux Etats créera une paix durable".

La Russie, l'autre puissance internationale, a vivement critiqué la nouvelle position des Etats-Unis à l'endroit du peuple palestinien, qualifiant les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés en 1967 d'"illégales" et d'"une violation flagrante de la loi internationale".

APS

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