ONU: Réunion jeudi du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental

Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra, jeudi, une séance sur le Sahara occidental, au moment où les efforts de paix sont toujours dans l'impasse en l’absence d’un envoyé personnel pour relancer le processus onusien.

La session, sous la présidence de la République dominicaine, qui se tiendra via vidéoconférence en raison des mesures adoptées par le Conseil contre l'épidémie de COVID-19, sur les développements au Sahara occidental, sera l'occasion pour ses membres d'aborder plusieurs questions, notamment le retard dans la désignation d'un nouvel émissaire onusien et les mécanismes de réponse à l’ouverture des soi-disant consulats étrangers dans les territoires sahraouis occupés.

Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a indiqué que cette session se tient en conformité avec la résolution 2494 (2019), adoptée par le Conseil lors de sa séance, tenue le 30 octobre 2019 et qui a prolongé le mandat de la Mission de l'Onu pour l'organsation du référendum au Sahara occidental (Minurso) jusqu'au 30 octobre 2020.

Dans ce contexte, le chef de la Minurso, Collin Stewart, devrait présenter un exposé de la situation de cette mission onusienne mandatée pour organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, indique l’agenda prévisionnel du Conseil de sécurité pour le mois d’avril.

Après une intense médiation qui a ravivé l’espoir de paix au Sahara occidental, le processus onusien se trouve depuis mai 2019 dans l’impasse depuis le départ de l’envoyé personnel, Horst Kohler, à qui l’ONU tarde à nommer un successeur.

L’ONU a été invitée, plusieurs fois, à préserver l’élan de Genève en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, seul moyen de parvenir à une solution pacifique et durable dans la dernière colonie en Afrique.

En octobre, le Conseil de sécurité, divisé, a adopté une résolution déséquilibrée qui a porté un sérieux coup à l’élan politique que l’ancien émissaire a entretenu pendant 18 mois.

L’Afrique du Sud, la Russie et la Chine avaient déploré "des tentatives d’estomper des paramètres de règlement du conflit" convenus dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité.

Mise en garde contre la persistance du blocage

En réponse à une question sur ce que le Front Polisario attend du Conseil de sécurité, Sidi Omar a souligné que la partie sahraouie "attend toujours que le Conseil active un processus politique qui est maintenant complètement paralysé depuis la démission du président Horst Kohler en mai dernier".

Le Front Polisario "attend également du Conseil de sécurité qu'il exprime une position stricte et explicite sur les actes illégaux et provocateurs du Maroc dans les zones occupées du Sahara occidental avec l'ouverture des soi-disant consulats étrangers, en plus de ses violations continues des droits de l'Homme, son pillage des ressources du pays occupé et la violation continue des termes de l'Accord militaire n 1".

Au sujet de la nomination d'un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Sidi Omar a soutenu que le Polisario "n'avait rien reçu de formel de la part du Secrétariat des Nations unies à ce sujet" et souligné que "la nomination d'un nouvel envoyé, ne devrait pas être une fin en soi, et que le Polisario reste attaché à la résolution pacifique du conflit".

Toutefois, il a ajouté de le Front "ne sera jamais partenaire d'un processus qui ne respecte pas et ne garantit pas, pleinement, l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance conformément aux résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité".

De son côté, le représentant du Front Polisario en Europe et dans l'Union européenne, Bachir Oubbi Bouchraya a affirmé que le retard accusé par l'ONU dans la désignation d'un nouvel émissaire avait créé un climat favorable pour l'occupant marocain qui persiste dans sa politique de mépris, d’entêtement et de violation de toutes les résolutions internationales et des chartes onusiennes, ce qui entrainera les choses dans la région vers un dérapage certain.

Le diplomate sahraoui a affirmé que cette année le Conseil de sécurité tiendra sa séance ordinaire après "le recul flagrant du rôle de l’ONU, à l’issue de la décision du Conseil de sécurité prise en octobre 2019 relative à la prolongation du mandat de la Minurso d’une année".

Pour Bouchraya, le sentiment qu'à le Maroc quant à l’absence de l’Onu et le favoritisme de certains membres du Conseil de sécurité, l'encourage à "persister dans sa politique de mépris, d’entêtement et de violation des résolutions internationales et des chartes onusiennes, ce qui entrainera les choses dans la région vers un dérapage certain".

Par ailleurs, Oubbi Boucheraya a fait état d'intenses efforts consentis par les amis du peuple sahraoui à l'intérieur et à l'extérieur du Conseil de sécurité de l'ONU "à même de mettre terme à la situation de statu quo, notamment l'Afrique du Sud qui joue un rôle pivot dans ce cadre".

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