Chute des prix du pétrole : l’OPEP+ se réunit ce jeudi

Une réunion exceptionnelle des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs partenaires (OPEP+) se tient ce jeudi, avec la participation de l’Algérie qui préside la conférence de l'Organisation, pour tenter d'enrayer la chute drastique des prix du brut, provoquée notamment par le Coronavirus et la guerre des prix.

Lors de cette réunion, qui se tiendra par visioconférence, les pays producteurs du pétrole vont discuter des mesures à prendre pour assurer l'équilibre du marché pétrolier à travers une réduction massive de la production, qui pourrait atteindre 10 millions de barils/jours, selon une proposition russe.

Pour l’Algérie, ce rendez-vous devrait pouvoir garantir les conditions d’équilibre du marché pétrolier à travers les dispositions qui seront convenues cette après-midi.

Dimanche, l'Algérie a appelé les producteurs de pétrole à saisir l’opportunité de la réunion pour "privilégier le sens de responsabilité" et aboutir à un accord sur une réduction de la production pétrolière qui soit "globale, massive et immédiate".

Ce rendez exceptionnel, auquel ont été invités d’autres Etats non membres de l’Organisation, intervient après un mois de l’échec de la réunion Opep+ tenue le 6 mars dernier à Vienne, suite à l’absence de consensus sur la recommandation de l’Opep portant sur une réduction de l’ordre de 1,5 million du baril par jour jusqu’à la fin de l’année en cours.

Malgré l’impact du Coronavirus sur la demande du pétrole et par conséquent sur les prix du brut, certains pays n’étaient encore convaincus que cette pandémie allait encore faire plonger les prix de l’or noir qui ont atteint la semaine dernière leurs plus bas niveaux en 18, sous l'effet d'une guerre des prix déclenchée au lendemain de l’échec de la réunion de l’Opep+.

L'Arabie saoudite, qui a procédé en mars à la plus forte baisse de ses prix en 20 ans, est allée jusqu'à afficher sa volonté d'accroître ses exportations de pétrole à plus de 10 millions de barils par jour (bpj), sur fond de guerre des prix.

Mais la chute drastique des prix de l’or noir a imposé une reprise des consultations à haut niveau pour arriver à un consensus sur l’urgence de prendre des mesures pour stopper cette situation d'inconfort du marché pétrolier. Ainsi, l’Arabie Saoudite a lancé un appel jeudi dernier pour tenir une réunion "urgente" de l'Opep et d'autres pays, dont la Russie.Mardi, Ryad a affirmé que l’objectif de cette réunion était de parvenir à un "accord équitable qui rétablira l'équilibre des marchés pétroliers". Le président Russe, Vladimir Poutine a appelé pour sa part à "unir les efforts pour équilibrer le marché et réduire la production".

Le président du Fonds souverain russe, Kirill Dmitriev a déclaré que l’Arabie saoudite et la Russie étaient "très, très proches" d’un accord sur une réduction de la production de pétrole afin de compenser la chute de la demande.

La réunion ce jeudi intervient aussi après l’expiration de l’accord conclu en décembre dernier portant sur un total des baisses de 1,7millions b/j sans renouvellement. Ce qui est une première dans l’histoire de la coopération Opep+.

Il y a bientôt quatre ans, cette alliance s'est engagée à observer de stricts quotas de production pour soutenir les prix de l'or noir. C'est lors de la tenue à Alger de la 170ème réunion extraordinaire de la Conférence ministérielle de l’Opep en septembre 2016 que les pays membres de cette organisation avaient décidé d’ajuster leur production, dans un intervalle de 32,5 à 33 millions de barils par jour (mbj), et de créer un Comité de haut niveau présidé par l’Algérie en vue d’élaborer les détails de l’accord.

Ces détails ont été définis dans une proposition algérienne adoptée lors de la 171ème réunion ordinaire de la Conférence ministérielle de l'Opep tenue en novembre 2016 à Vienne.

L'Opep a ainsi décidé d'une réduction de sa production de pétrole d’environ 1,2 mbj à compter du 1er janvier 2017, rejointe par la suite par 11 pays non membres ayant accepté de réduire leur offre de 600.000 bj.

Une année après, l'Organisation et ses partenaires décidèrent de prolonger jusqu’à fin 2018 leur plafonnement de la production au profit du prix du baril, avant d’augmenter le seuil des baisses à 1,7 million b/j en décembre 2019 jusqu’au 31 mars 2020.

A signaler que la réunion d'aujourd'hui doit être suivie vendredi par une réunion virtuelle des ministres de l'Energie du G20 destinée à trouver les moyens d'assurer la "stabilité du marché" dans un contexte de chute des prix de brut, notamment sous l'effet du nouveau coronavirus.

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