Le Covid-19 pourrait ne jamais disparaître et devenir endémique

Le nouveau coronavirus (Covid-19) pourrait ne jamais disparaître et il faudra peut-être vivre avec au même titre que d'autres maladies, a estimé l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) au moment où de plus en plus de pays sont en train de lever les mesures de confinement.

Alors que le bilan mondial du Covid-19 approchait jeudi des 300.000 morts (pour 4,3 millions de cas), le directeur des questions d'urgence sanitaire à l'OMS, Michael Ryan, a déclaré mercredi qu'il était "très difficile" de dire quand la pandémie pourrait être vaincue, ce qui signifie qu'il faudra peut-être vivre avec, au même titre que d'autres maladies. "Ce virus pourrait devenir endémique dans nos communautés, il pourrait ne jamais disparaître", y compris en cas de découverte d'un vaccin, a insisté M. Ryan, en pleine course pour tenter de trouver un remède contre la maladie découverte dans la ville de Wuhan, en Chine, au mois de décembre.

Plus de 100 projets sont en lice dans le monde et une dizaine d'essais cliniques sont en cours. Dans l'attente d'un traitement, les gouvernements sont contraints d'arbitrer entre les mesures visant à enrayer la propagation de la maladie et les décisions propres à relancer leurs économies et normaliser la vie des citoyens. D'où des mesures de déconfinement qui continuent d'avancer pas à pas à travers le monde, avec parfois, ici où là, une pause ou un recul.

A l'instar d'autres pays, le Japon, qui a enregistré quelque 16.000 cas de Covid-19 sur son sol depuis le début de crise sanitaire ainsi que 687 décès, a annoncé lever plus tôt que prévu l'état d'urgence dans la plupart des régions du pays face au net reflux du nombre de nouveaux cas de contamination.

"Nous avons la confirmation que le nombre de nouveaux cas est redescendu sous ses niveaux de la mi-mars, quand les infections avaient commencé à se propager", a souligné le ministre de l'Economie Yasutoshi Nishimura.

En Europe, qui paie un lourd tribu à la maladie avec plus de 160.000 morts, la plupart des pays sont engagés sur la voie d'un déconfinement plus ou moins progressif.

Le Royaume-Uni, deuxième pays au monde le plus endeuillé (plus de 33.000 morts), a légèrement levé la chape sur la seule Angleterre, où il est de nouveau possible d'aller travailler ou jouer au golf.

En Russie (plus de 242.000 cas), le président Vladimir Poutine, a donné son feu vert à un début de déconfinement, en fonction de la situation épidémiologique de chaque région. Mais Moscou, principal foyer de l'épidémie, a prolongé son confinement jusqu'au 31 mai.

Aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde un total de 84.000 morts, les plages autour de Los Angeles, en Californie, ont rouvert, sans qu'il soit autorisé d'y poser sa serviette ou de faire un match de volley. A l'inverse, la capitale Washington, où la pandémie tarde à reculer, a prolongé le confinement de sa population jusqu'au 8 juin.

Les autorités chiliennes ont pour leur part remis en vigueur cette mesure à Santiago, où les cas ont augmenté de 60% en 24 heures.
En Chine, la vaste agglomération de Jilin, dans la province éponyme frontalière de la Corée du Nord, a placé mercredi ses habitants en confinement partiel après de nouveaux cas de coronavirus faisant craindre une deuxième vague épidémique. L'Afrique est jusqu'à présent relativement épargnée par la pandémie qui y a officiellement fait moins de 2.500 morts.

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