Escalade en Libye: Alger et Moscou appellent à la reprise du dialogue interlibyen

Le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum a affirmé mercredi à Moscou (Russie) que " les chars et les canons ne pouvaient être une solution à la crise libyenne" qui doit "plutôt être réglée par le dialogue et le retour à la table des négociations".

"Les chars et les canons ne peuvent être une solution à la crise libyenne mais plutôt par le dialogue et un retour à la table des négociations", a déclaré M.Boukadoum, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.

A ce titre, M.Boukadoum a fait savoir que l'Algérie et la Russie ont convenu de renforcer leurs concertations sur ce dossier.

Evoquant la conférence de Berlin, il a souligné que ses conclusions convergeaient avec les efforts de l'Algérie pour une sortie de crise en Libye.

"L'Algérie a appuyé les conclusions de la conférence de Berlin, à laquelle a pris part le président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune", a t-il déclaré.

Et d'ajouter: "nous avons approuvé les conclusions de la conférence et ses quatre axes, et ce qui nous importe, c'est de reprendre ce travail, à savoir (parvenir) à la solution politique", a-t-il dit.

Il a expliqué que "la démarche de l'Algérie, dès le départ, était de travailler avec les partenaires concernés, en particulier les pays voisins".

En œuvrant pour "une solution politique", "l'Algérie reste à équidistance vis-à-vis de toutes les parties libyennes", a précisé le ministre.

Dans le même contexte, Sabri Boukadoum a indiqué que l’Algérie "s’attelait actuellement à l’élimination de toute cause menant à l’escalade militaire en Libye", et qu'elle " poursuivra cette action en tentant d’en convaincre toutes les parties", d’autant qu'elle est " convaincue que la solution en Libye n’est pas militaire mais plutôt politique".

Selon le ministre, la position algérienne émane de sa conviction d'un avenir commun entre la Libye et son voisinage. "Tout ce qui impacte la Libye impacte l’Algérie, l’intérêt de tous réside en la paix dans ce pays", a-t-il enchainé.

Lavorv appelle à un cessez-le-feu immédiat

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la suspension de tous les combats en Libye pour pouvoir lancer un dialogue national politique inclusif de sortie de crise.

"Nous avons mis l'accent lors de nos contacts avec l'ensemble des parties libyennes, les pays voisins de la Libye ainsi que les autres pays et acteurs internationaux, sur la nécessité d'un cessez-le-feu et d'une suspension de tous les combats comme première étape avant de relancer l'action de la commission mixte 5+5 et d'engager le dialogue politique national inclusif avec la participation de toutes les régions libyennes", a fait savoir M.
Lavrov
"Ce processus a pour objectif de rétablir la souveraineté de la Libye et de recouvrer l'unité et l'intégrité des territoires libyens", a-t-il souligné.

Le ministre russe des Affaires étrangères, a indiqué que l’Algérie avait "joué un rôle primordial lors de la conférence de Berlin".

"Nous communiquons avec l’Algérie pour le règlement politique des conflits dans la région", a-t-il rappelé.

Par ailleurs, M. Lavrov a souhaité voir les pays du voisinage (Algérie, Egypte, et Tunisie) "jouer un rôle actif dans le règlement de la crise libyenne", d’autant que leur sécurité nationale est tributaire de la stabilité de la Libye.

En outre, le chef de la diplomatie russe a dénoncé les séquelles désastreuses générées par l’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011 qui s'est traduit par un "afflux des terroristes en Afrique, le trafic d’armes et de drogues outre la migration clandestine".

"Tous ces fléaux constituent des défis pour la sécurité nationale des pays du voisinage", a soutenu M. Lavrov.

 

National