Ouverture de la conférence nationale sur la relance économique et sociale sous la présidence du Président Tebboune

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé mardi à Alger l'ouverture de la conférence nationale sur le plan de relance socio-économique, réunissant le gouvernement et ses partenaires afin d'asseoir les jalons d’un nouveau modèle de développement basé sur la diversification et le développement durable.

Outre les membres du gouvernement, à leur tête, le Premier Ministre, Abdelaziz Djerrad, cette rencontre regroupe les opérateurs économiques publics et privés, représentants des institutions, syndicats, d’associations, ainsi que des experts de la sphère socio-économique.

Cap sur l’économie créatrice de richesse

« Jeter les fondements d’une économie créatrice de richesse », tel est le leitmotiv  de la première rencontre réunissant Gouvernement-syndicat-patronat, entourée d'experts et d'opérateurs économiques.

Il s’agit d'abord, urgence oblige, de mettre une feuille de route pour l’accompagnement des entreprises impactées par la crise du coronavirus. Cette réunion, programmée avant la crise sanitaire qui a frappé, de plain fouet, la sphère économique mondiale se veut une rampe de relance économique afin de poser les jalons d’un nouveau pacte socioéconomique qui définit les bases d’un partenariat efficace pour le quinquennat en vigueur.

Il s’agit donc de faciliter l’acte d’investir, création d’entreprises, garantir la transparence, lever les verrous de la bureaucratie, qui sont les axes fondamentaux autour desquels tournent les discussions entre les partenaires socio-économiques autour du gouvernement réunis en conclave à Alger.

Une conférence virtuelle sera également organisée lors de cette conférence et animée par des experts internationaux sur "la sortie de crise post Covid-19, opportunités d’investissements dans le cadre de la restructuration de l’économie mondiale, Gouvernance des affaires publiques".

Les recommandations de l’évènement devraient traduire en actions concrètes une nouvelle vision permettant à l’économie nationale de se libérer de sa dépendance des hydrocarbures, essentiellement à travers la relance de l’activité industrielle, notamment celle de la transformation, l’encouragement des énergies alternative et renouvelables, l’économie de savoir, l’encouragement des micro-entreprises et l’exploitation des richesses minières

Plus de détails dans la correspondance de Mohamed Saim de la radio chaine 3. 

Plan de relance économique : des organisations patronales remettent une plateforme commune

Plusieurs organisations patronales se sont regroupées pour remettre aux pouvoirs publics un document commun comportant des propositions d’un certain nombre d’actions et de mesures devant encadrer les éléments d’une nouvelle politique économique à mettre en place.

Le document, dont l’APS a obtenu une copie, a été remis à l’occasion de la conférence nationale sur "le plan de relance pour une économie nouvelle", tenue mardi à Alger, sous la présidence du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Regroupant une quarantaine de propositions, le document d’une dizaine de page est signé par : la Confédération algérienne du patronat algérien (CAPA), Club des entrepreneurs et industriels de la Metidja (CEIMI), Confédération algérienne du patronat (CAP), Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), ainsi que la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA).

Les suggestions sont axées sur quatre chapitres à savoir : des reformes structurelles, l’entreprise algérienne, l’entreprise publique, ainsi que des mesures d’urgences pour l’entreprise nationale.

Au titre des reformes structurelles, les organisations patronales ont proposé notamment la définition d’une vision économique du développement en précisant les missions de régulation et de contrôle de l’Etat, ainsi que la réforme du système fiscal par un élargissement de l’assiette fiscale, une réduction des taux et sa numérisation.

La poursuite de la réforme du système banquier et financier, la promotion du crédit à long terme, la révision et l’encadrement des différentes formes de subventions, l’allègement des procédures de création d’entreprises et la poursuite de la lutte contre l’économie informelle, l’amélioration du climat des affaires, ainsi que l’édiction d’une loi encadrant le partenariat public-privé étaient également parmi les propositions phares du patronat aux pouvoirs publics.

S’agissant de l’entreprise nationale, les organisations patronales ont suggéré la révision de la réglementation des marchés publics et la délégation du service public pour réadapter les conditions d’éligibilité de l’entreprise nationale à la préférence nationale au niveau des cahiers des charges notamment.

Les signataires du document ont aussi proposé l’établissement d’une loi relative à la protection de la production nationale, une règlementation relative à l’activité de la sous-traitance nationale et étrangère, ainsi que le renforcement des missions économiques au sein des représentations diplomatiques à l’étranger pour accompagner à l’export les entreprises nationales.

Pour ce qui est de l’entreprise publique, les patrons d’entreprises ont souligné que les propositions pour l’entreprise nationale s’appliquent également à elles, précisant que vu son mode de fonctionnement et de gouvernance actuelle, il est suggéré certaines mesures spécifiques aux entreprises publiques.

Parmi ces mesures, une nouvelle loi relative au secteur public marchand devant préciser les modalités de sa gestion, son fonctionnement et son contrôle, ainsi que la poursuite de la mise en place du dispositif favorisant la libération des initiatives des cadres gestionnaires publics jusqu’à son aboutissement.

Concernant les mesures d’urgences pour l’entreprise nationale, notamment pour l’atténuation de l’impact de la pandémie du Coronavirus, les organisations patronales et aux fins de soulager la trésorerie des entreprises nationales et la prise en charge des travailleurs confinés, ont réitéré la nécessité de créer un fonds ad-hoc de solidarité et de soutien aux entreprises.

Les organisations ont aussi demandé l’annulation des charges fiscales et parafiscales au titre des employeurs et employés pour la période de confinement, la prise de mesures financière et fiscales en faveur des entreprises touchées par la crise sanitaire, le rééchelonnement des échéances de remboursement du principal des crédits octroyés aux entreprises, ainsi que l’annulation des intérêts sur les emprunts contractés par les entreprises pour une durée à déterminer.

Dans une déclaration à l’APS, le président de l’UNEP, Lakhdar Rekhroukh, a expliqué que les organisations patronales se sont réunies pour unifier les avis et présenter aux pouvoirs publics des propositions pour l’amélioration de l’économie nationale et la levée de certaines contraintes qui entravent la relance économique, précisant que l’avantage de cette plateforme est qu’elle a été décidée par la plupart des organisations patronales qui "ont presque toutes les mêmes problèmes et mêmes positions".

Pour sa part, le président de la CAPC, Sami Agli, s’est félicité de ce document commun "historique" qui regroupe sept patronats, précisant que tous les acteurs économiques, publics ou privés, se sont rassemblés pour rapprocher leur vision, car ils sont "alignés sur le nouveau modèle économique qui demeure indispensable".

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