Mutinerie au Mali : arrestation du Président Keïta

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a été arrêté, mardi, par des soldats qui se sont mutinés qui ont arrêté aussi le premier ministre et autres membres du Gouvernement maliens.

Citant des sources sécuritaires, des agences de presse ont rapporté : "l'arrestation est intervenue après le rassemblement par des soldats maliens de plusieurs hauts responsables civils et militaires pour les ramener à leur base", indique Reuters, citant deux sources proches des services de sécurité.

Avant même l'annonce de l'arrestation du président et de son Premier ministre, les pays de l'Afrique de l'Ouest, la France ou encore les Etats-Unis avaient exprimé leur inquiétude et dénoncé toute tentative de renversement du pouvoir.

De son coté, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a condamné "énergiquement" l'arrestation mardi du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.

"Le Président de la commission de l’union africaine Moussa Faki Mahamat condamne énergiquement l'arrestation du Président Ibrahim, Boubacar Keita, et son premier ministre et d’autres membres du gouvernement, et appelle à leur libération immédiate", a indiqué Faki dans un communiqué.

Le président de la Commission de l'UA a condamné "fermement toute tentative de changement anti constitutionnel et appelle les mutins à cesser tout recours à la violence et au respect des institutions républicaines".

Il a également appelé "la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les Nations Unies et toute la communauté internationale à conjuguer efficacement leurs efforts pour s'opposer à tout recours à la force pour la sortie de la crise politique au Mali".

Des tirs à balles réelles dans un camp militaire proche de Bamako

Des soldats ont tiré des coups de feu en l'air mardi dans le grand camp militaire de la ville-garnison de Kati, proche de Bamako, rapportent mardi des médias maliens.

Pour le moment, l'armée malienne n'a pas fait de déclaration, mais dans le camp " Soundiata Keïta " de Kati, d’où est partie en 2012 une mutinerie, un témoin a rapporté que " les militaires manifestent pour exprimer leur colère ".

"Les soldats mécontents ont saccagé les magasins d’armes pour manifester leur mécontentement à la hiérarchie militaire" , réclamant leur prime, rapporte le site Malijet, citant des témoins.

Il est encore prématuré d'évoquer "un mouvement de colère très structuré dans l’armée".

Officiellement, il n’y a pas de réaction des autorités pour le moment.

"Nous allons communiquer dans la journée", a déclaré une source officielle. Le camp de la ville garnison de Kati serait en mouvement.

Plusieurs personnalités seraient aux arrêts et la cité administrative ainsi que plusieurs autre lieux de travail sont fermés, selon le site Maliactu.

De leur côté, les représentations diplomatiques recommandent à leurs ressortissants de rester à la maison., La section sécurité de la Minusma a quant à elle diffusé un message recommandant au personnel des Nations unies " d’éviter la zone de Kati et tous mouvements routiers non nécessaires à Bamako jusqu’à nouvel ordre ".

La Cédéao condamne "vigoureusement"

La Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a condamné "vigoureusement" "la tentative en cours" au Mali, où "une mutinerie" est déclenchée mardi dans "un contexte sociopolitique déjà très complexe".

"La Cédéao condamne vigoureusement la tentative en cours et prendra toutes les mesures et actions nécessaires à la restauration de l'ordre constitutionnel, par le rétablissement des institutions démocratiquement élues, conformément aux dispositions de son Protocole additionnel sur la Bonne Gouvernance et la Démocratie", a indiqué l'organisation intergouvernementale dans un communiqué.

Le grand camp militaire de la ville-garnison de Kati, proche de Bamako, serait en mouvement après des coups de feu en l'air, tirés mardi matin par des soldats mécontents.

Il est encore prématuré d'évoquer "un mouvement de colère très structuré dans l’armée".

La Cédéao a appelé "les militaires a regagner sans délai leurs casernes, en demandant a toutes les parties prenantes maliennes de privilégier le dialogue pour résoudre la crise que traverse leur pays".

Et a dit suivre avec "une grande préoccupation les développements en cours au Mali depuis la matinée de ce 18 août 2020".

"Cette mutinerie intervient, alors que depuis plusieurs mois, la Cédéao entreprend des initiatives et déploie des efforts de médiation entre toutes les parties maliennes", a rappelé l'organisation.

Dans son communiqué, la Cédéao a également rappelé sa "ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel" et " invité les militaires à demeurer dans une posture républicaine", réitérant sa disponibilité, en rapport avec les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et tous les partenaires multilatéraux et bilatéraux du Mali, de continuer à accompagner les parties prenantes maliennes dans leurs efforts pour résoudre la crise".
Selon des médias maliens, plusieurs personnalités seraient aux arrêts et la cité administrative ainsi que plusieurs autre lieux de travail sont fermés.

De leur côté, les représentations diplomatiques recommandent à leurs ressortissants de rester à la maison.

La section sécurité de la Minusma a quant à elle diffusé un message recommandant au personnel des Nations unies " d’éviter la zone de Kati et tous mouvements routiers non nécessaires à Bamako jusqu’à nouvel ordre ".

Le gouvernement appelle au "dialogue pour lever tous les malentendus"

Le Premier ministre malien, Boubou Cissé, a demandé avant son arrestation aux militaires qui ont pris mardi le contrôle d'une garnison proche de Bamako de "faire taire les armes", promettant d'engager un "dialogue fraternel" avec eux afin de "lever tous les malentendus".

"Les mouvements d'humeur constatés traduisent une certaine frustration qui peut avoir des causes légitimes" souligne le chef du gouvernement dans sa première réaction aux événements en cours au Mali appelant dans un communiqué les "auteurs de ces actes à se ressaisir".

Le gouvernement qui a dit suivre avec "une grande attention" les événements qui se déroulent depuis ce matin au Mali, a appelé à "la raison et au sens patriotique" , en demandant aux auteurs de "faire taire les armes".

"Il n’y a aucun problème dont la solution ne saurait être trouvée dans le dialogue", a-t-il affirmé, se disant "disponible pour engager un dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus".

"Il n’ y’a pas de raisons au dessus de notre cher Mali qui vaillent des actes dont l’issue incertaine peut déboucher sur des actes dommageables pour la Nation entière", a-t-il prévenu.

Le grand camp militaire de la ville-garnison de Kati, proche de Bamako, serait en mouvement après des coups de feu en l'air, tirés mardi matin par des soldats mécontents.

Il est encore prématuré d'évoquer "un mouvement de colère très structuré dans l’armée".

Officiellement, il n’y a pas de réaction des autorités pour le moment.

"Nous allons communiquer dans la journée", a déclaré une source officielle.

La Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a condamné "vigoureusement" "la tentative en cours" au Mali, où "une mutinerie" est déclenchée mardi dans "un contexte sociopolitique déjà très complexe".

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