Ligue Arabe : l'Algérie plaide pour le dialogue afin de résoudre les crises dans la région

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a réaffirmé mercredi les positions constantes de l'Algérie vis-à-vis de nombre de causes, des positions reposant sur l'impératif de faire prévaloir le dialogue, rejeter la violence et faire montre de solidarité pour résoudre les crises qui secouent la région arabe notamment la Libye et la Syrie.

Les situations que connait la région arabe et les défis auxquels elle fait face exigent davantage de solidarité de nos pays afin de réinstaurer la sécurité et la stabilité des territoires et des peuples, a précisé M. Boukadoum dans une allocution prononcée lors des travaux de la 154e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Ligue Arabe, débuté mercredi par visioconférence, sous la présidence du ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki.

La réunion d'aujourd'hui intervient dans une "conjoncture particulière" que traversent les pays arabes à l'instar des autres pays du monde du fait de l'expansion continue de la Covid-19, "nous imposant ainsi de nouveaux défis à rajouter à la série de dossiers et questions préoccupantes pour nos pays et peuples dans notre région arabe", a-t-il souligné.

Et d'ajouter qu'en dépit de sa cruauté, cette pandémie a renforcé l'esprit de solidarité et la coordination entre les pays arabes et les pays amis, en encourageant la coopération et l'échange d'expériences pour faire face aux répercussions et incidences de cette pandémie aux différents niveaux humanitaire et socioéconomique.

La complication des situations qu'a engendrées le coronavirus et la situation internationale actuelle, sans précédent, qui sévit dans l'ensemble des pays du monde dont la Palestine, n'ont pas empêché le colonisateur israélien de poursuivre la violation des droits palestiniens et d'imposer la politique du fait accompli faisant fi des décisions de la légitimité internationale.

Plus abondant au sujet de la cause palestinienne, M. Boukadoum a réaffirmé la solidarité et le soutien inconditionnel de l'Algérie pour le droit du peuple palestinien à recouvrer ses droits nationaux légitimes et inaliénables, et à leur tête l'instauration d'un Etat indépendant sur les frontières de 1967, ayant El-Qods pour capitale, et ce, dira-t-il, conformément aux décisions de la légitimité internationale, des résolutions onusiennes et des référentiels de paix, dont le Sommet de Beyrouth.

Compte tenu de la conjoncture ardue par laquelle passe la question palestinienne, le chef de la diplomatie algérienne a exhorté "les frères palestiniens à œuvrer à se réordonner de l'intérieur, à progresser dans le processus de réconciliation, devenu une nécessité plus que jamais, et à placer l'intérêt de la Nation et la cause palestinienne au-dessus de toute considération".

= Libye: l'approche algérienne vise à arrêter l'effusion du sang = Evoquant le dossier libyen, le chef de la diplomatie algérienne a salué la décision de cessez-le-feu annoncée par le président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez Al-Serraj et le président de la Chambre des représentants Aguila Saleh ainsi que l'appel à l'activation du processus politique en vue de mettre fin à la crise, qualifiant ces initiatives de "développements positifs".

Il a rappelé, dans ce cadre, que l'Algérie qui s'est félicitée de cette initiative consensuelle, a œuvré dès le début de la crise à entreprendre des actions sur les plans régional et international en associant toutes les parties libyennes suivant une approche visant à arrêter l'effusion du sang dans ce pays frère et parvenir à une solution politique, a ajouté M. Boukadoum, soulignant que l'Algérie avait a maintes reprises fait part de son rejet catégorique des interventions étrangères et l'acheminement des armes en Libye.

Le ministre des Affaires Etrangères a réitéré lors de cette réunion la disposition de l'Algérie à abriter un véritable dialogue entre les parties libyennes en vue de lancer le processus politique, de réunir toutes les conditions nécessaires à sa réussite dans le cadre de la coordination avec les pays voisins conformément à la légitimité internationale, les conclusions de la conférence de Berlin et la volonté souveraine libyenne pour garantir l'unité, la sécurité et la stabilité de ce pays frère.

Concernant la situation en Syrie, le ministre a mis l'accent sur la nécessité de préserver l'unité et la stabilité et la souveraineté de ce pays, assurant "l'Algérie qui n'a cessé, depuis le début de la crise, d'appeler à faire prévaloir le dialogue, arrêter la violence et lancer un dialogue politique entre les frères syriens, a noté avec satisfaction la poursuite des efforts internationaux visant le règlement de la crise par un accord définitif".

M. Boukadoum a également appelé les belligérants yéménites à accélérer la mise en œuvre des décisions de la réunion de Stockholm et l'accord d'El Hadida en vertu duquel, les parties concernées avaient accepté de procéder immédiatement à la prise de mesures en vue de gagner la confiance et d'avancer dans son application afin de préserver l'unité, la souveraineté du peuple yéménite ainsi que l'intégrité de ses territoires.

Il a mis en avant, à cet égard, l'impérative conjugaison des efforts arabes et internationales afin de réduire l'impact économique et humain de la catastrophe qui a secoué ce pays frère à cause de la guerre.

Le ministre a également abordé, dans son intervention, le dossier du Soudan et le processus de paix, affichant sa satisfaction quant à l'accord de paix signé récemment à Juba entre le Gouvernement soudanais de transition et le Front révolutionnaire de libération.

Dans ce cadre, il a souligné que la signature de cet accord constituera, sans doute, un nouveau jalon à même de renforcer la sécurité et la paix au Soudan et de répondre aux aspirations du peuple soudanais frère en matière de développement et de prospérité. APS

Monde, Organisation