Président Tebboune: l'Algérie révisera l'accord d'association avec l'UE en fonction de ses intérêts économiques

Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l'Algérie ne renoncera pas à l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), mais procèdera à une révision du calendrier relatif au démantèlement tarifaire en fonction de ses intérêts économiques.

S'exprimant lors d'une entrevue accordée à des responsables de médias nationaux, diffusée dimanche soir, le Président Tebboune a déclaré "Nous ne pouvons pas renoncer à l'accord d'association avec l'UE (...) l'Union Européenne étant un partenaire auquel nous nous attachons".

Le Président de la République a insisté, toutefois, sur l'attachement de l'Algérie à ses intérêts économiques et ses efforts pour construire une économie indépendante de la rente.

Après s'être interrogé sur le véritable taux de respect des accords avec l'UE, le Président Tebboune a souligné que cet accord ne repose pas uniquement sur le démantèlement tarifaire qui doit se faire progressivement.

"Nous allons revoir le calendrier (démantèlement) et ils (UE) sont d'accord concernant cette révision à laquelle s'attelle des économistes", a-t-il assuré.

"Nous sommes en principe des partenaires de l'UE mais pas au détriment de notre économie", a ajouté le Président de la République.

En 2002, l'Algérie avait signé un accord d'association avec l'UE.

Entré en vigueur en 2005, cet accord prévoit l'établissement de la zone de libre échange entre les deux parties en 2017 avant de prolonger de trois ans le délai de l'établissement de cette zone jusqu'à septembre 2020.

Cependant, l'Algérie a décidé de revoir à nouveau cet accord pour préserver sa production nationale, à travers notamment la révision du calendrier du démantèlement tarifaire.

Vers la révision de la loi sur la Monnaie et le Crédit et la prise en charge des risques de change

Le président de la République, a annoncé, egalement, la révision prochaine de la loi sur la Monnaie et le Crédit 90-10 et l'engagement d'une réflexion sur la création de mécanismes pour couvrir les risques de change encourus par les opérateurs économiques en raison de la dépréciation de la monnaie nationale.

S'exprimant dans une entrevue avec des responsables de certains médias nationaux, le président Tebboune a déclaré que toutes les lois régissant les secteurs économiques doivent être révisées, citant particulièrement la révision de la loi sur la Monnaie et le Crédit.

"Nous nous dirigeons aujourd'hui vers une économie ouverte sur le monde.

Il faut que la loi sur la Monnaie et le Crédit soit révisée.

Il faut aller vers une réforme bancaire et fiscale absolue et à fond", a souligné le chef de l'Etat.

Répondant à une question liée à la dévaluation de la monnaie nationale par rapport aux principales devises étrangères et aux pertes de change qui en résultent pour les opérateurs économiques, M. Tebboune a affirmé qu'il est "inconcevable que l'investisseur perde à cause du change.

Il faut chercher des mécanismes pour trouver une solution à la dépréciation de la monnaie".

Dans ce contexte, il a expliqué que ce "problème technique" nécessitait l'intervention de spécialistes pour déterminer les conditions de prise en charge de l'investisseur dans ce domaine, précisant qu'il demandera à la Banque d'Algérie de revoir les contentieux existants liés aux risques de change.

A ce propos, Il a mentionné comme mesures de soutien la création, par exemple, d'une "caisse de compensation", tout en soulignant, dans ce sillage, que "le capital a besoin de la stabilité politique, juridique et financière".

Ouverture d'ateliers économiques immédiatement après les élections

Par ailleurs, le président de la République a indiqué que des ateliers économiques seront ouverts immédiatement après les élections afin de réaliser un bond économique, et ce, en concertation avec tous les acteurs de la société.

Ces ateliers, seront organisés, a poursuivi M. Tebboune, par une commission nationale, dans le cadre d'un consensus.

Cette commission comprendra, entre autres, des économistes, des sociologues, des journalistes, des syndicalistes, des imams ainsi que toutes les autres catégories de la société en vue de trouver la "meilleure voie" pour la réussite de ces ateliers.

Le chef de l'Etat a mis en avant, dans ce sens, la nécessité de bénéficier et de s'inspirer des expériences menées à l'échelle internationale par d'autres pays dans le domaine des réformes économiques.

 

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