Cherif Benhabillès, DG de la CNMA : faute d'une protection contre des risques climatiques ou sanitaires, les agriculteurs sont peu enclins à souscrire à une assurance

A la veille de l'ouverture, mercredi, du Salon des produits agricoles et de l'agro-industrie, la chaine 3 de la Radio Algérienne recevait, ce mardi, le directeur général de la Caisse nationale de Mutualité agricole, venu s'exprimer sur le sujet de l'assurance dans le milieu de l'agriculture, laquelle participe à hauteur de 12% au produit intérieur brut du pays. 

Questionné sur l'intérêt porté à l'assurance par les agriculteurs et les éleveurs pour couvrir d'éventuels dégâts occasionnés à leurs cultures où à leurs cheptels par des calamités naturelles, en particulier, M. Chérif Benhabillés indique que par rapport au chiffre d'affaires de son organisme, l'assurance agricole représente une part "très infime", entre 4 à 5% précise-t-il. 

Il explique que les agriculteurs souscrivent "très rarement" une assurance par le fait que celle-ci n'est souvent pas adaptée, notamment en matière de risques climatiques ou sanitaires dont ils peuvent être victimes, d'où ajoute-t-il, la réflexion entamée pour leur proposer de nouveaux produits multi-périls, notamment au bénéfice des cultures stratégiques, dont les céréales. 

L'intervenant regrette, par ailleurs, que les autres compagnies d'assurance n'accordent pas d'intérêt à l'assurance en milieu agricoles, parce que ne le jugeant pas rentable, les pertes pouvant être occasionnées par des dégâts d'origine climatique étant, dit-il, souvent très importants.

En raison de son taux de pénétration en milieu agricole jugé "très faible", l'idée de rendre obligatoire l'assurance agricole, telle qu'elle l'est, par exemple pour les automobiles, favoriserait, selon l'invité, son développement. Celui-ci considère, cependant, qu'une telle mesure devrait être apte à couvrir, autant les risques climatiques, telles la sècheresse ou les conséquences de gel sur les cultures, dont M. Benhabillès signale qu'ils ne sont pas assurables.

Pour ce dernier, il y a lieu d'instituer, en amont, des dispositifs pérennes, au lieu d'intervenir, chaque fois, à travers des actions d'indemnisation des pertes causées par des sinistres, une idée, ajoute-t-il, qui va être proposée au ministère des Finances. 

L'invité rappelle que le secteur agricole, dans nombre de pays, est lourdement subventionnés, "jusqu'à 70% pour les cultures céréalières". Il relève, également que l'assurance agricole y est obligatoire et subventionnée par les pouvoirs publics, ce qui, d'après le DG de la Caisse nationale de mutualité agricole devrait être le cas en Algérie, notamment pour ce qui concerne les cultures stratégiques. 

 

 

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