Agriculture: un système spécial face à la la spéculation sur le prix du son

Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani a annoncé, jeudi, que son département était en passe d'adopter un nouveau système à même de mettre un terme à la spéculation sur le prix du son, principal aliment de bétail.

À une question d'un membre du conseil de la Nation lors d'une séance consacrée aux questions orales sur l'exploitation du blé subventionné par les minoteries pour en extraire le son qui en représente 30 % du volume, pour le vendre aux éleveurs sur le marché à des prix plus élevés, le ministre a précisé que son département avait mis en place un dispositif pour approvisionner les éleveurs en son de blé.

Il a rappelé la publication d'une note en 2015 fixant les conditions et modalités d'approvisionnement des éleveurs des vaches laitières en son, sauf que celle-ci n'a pas été respectée, ce qui a exigé l'élaboration d'un nouveau dispositif pour réguler les prix du son.

Ce produit de base qui entre dans la composition des fourrages pour les cheptels ovin et bovin sera distribué à travers les coopératives des éleveurs et l'Office national des aliments de bétail (ONAB), précise le ministre qui indique que le nombre d'intervenants dans sa distribution serait réduit.

À une question sur le recensement du bétail et le recours à l'importation des viandes congelées en dépit de la disponibilité qu'enregistre le secteur, le ministre a précisé que la maitrise des statistiques figure parmi les priorités de son département ministériel, rappelant l'existence d'une feuille de route (2020-2024) pour le recensement annuel de la richesse animale du pays à travers toutes les communes du pays qui permettra d'élaborer une carte nationale de cette richesse par catégorie et par région.

Les données préliminaires pour 2019-2020 font état de 28 millions de têtes ovines, dont 18 millions de brebis, a-t-il indiqué.

Pour ce qui est du cheptel bovin, les statistiques révèlent l'existence de 1,8 million de têtes, dont plus de 9.000 vaches laitières, outre 5 millions de têtes caprines et plus de 400.000 têtes pour le cheptel camelin.

Le ministre a, en outre, fait état du lancement, cette année, d'un recensement national de ce patrimoine au niveau de tous les éleveurs et de toutes les exploitations agricoles dans le cadre du lancement d'un système d'identification et de traçabilité des cheptels.

Concernant la production de viandes rouges, M.Hemdani a fait savoir que 35.000 tonnes avaient été produites l'année dernière dont 68% de viandes ovines.

Il a également indiqué que l'importation de viandes congelées n'avait pas dépassé les 24.000 tonnes, destinées essentiellement aux restaurants universitaires et cantines scolaires.

Précisant que l'importation de viandes fraiches avait atteint 32.000 tonnes durant la même année, le ministre a rappelé l'interdiction d'importation de viandes rouges depuis mai 2020, rassurant que les opérations d'importation avaient été effectuées avec des pays qui répondaient aux exigences sanitaires requises.

Pour ce qui est de la commercialisation des viandes du Sud au Nord, le ministre a affirmé que son secteur s'employait à accompagner les investissements structurants relatifs à la création d'abattoirs dans les régions du sud, conformément aux conditions techniques requises avec le respect des mesures sanitaires et préventives de commercialisation des produits animaliers.

Il a souligné dans le même sillage le souci du ministère de contrôler les produits animaliers et les déplacements des cheptels sur les frontières afin d'éviter les épizooties qui constituent un risque pour la richesse animalière et l'économie nationale, rappelant que l'Algérie avait déjà vécu ces risques en 1999, 2014 et 2017, à travers la fièvre aphteuse et la peste des petits ruminants (PPR).

Enfin, le ministre a fait savoir que l'Algérie avait tracé un programme spécial pour lutter contre les différentes épizooties et éviter les risques potentiels.

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