L’ancien diplomate, Hocine Meghlaoui : les interventions en Libye et au Mali ont ramené plus de problèmes que de paix

La multiplication des interventions étrangères en Libye et au Mali a ramené plus de problèmes que de paix, a affirmé l’ancien diplomate, auteur de plusieurs ouvrages, Hocine Meghlaoui.

Intervenant, aujourd’hui, dans l’émission L’Invité de la rédaction sur les ondes de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Maghlaoui a souligné que malgré l’intervention étrangère au Mali afin de lutter contre le terrorisme, ce dernier est entrain de s’étendre dans toute la région du Sahel.

« Les différentes formes de ces interventions, à l’instar de SERVAL [ opération menée par les forces armées françaises en 2013] qui s’est constituée pour empêcher la prise de la capitale malienne Bamako par les terroristes, ou bien, l’opération Barkhane [en remplacement de l’opération SERVAL et s’est étendue à d’autres régions du SAHAL en 2014] qui compte actuellement un peu plus de 5000 soldats, n’ont pas donné les résultats escomptés, bien au contraire », observe-t-il.

Selon lui, il est temps «d’indigéniser la lutte contre le terrorisme dans le Mali et le Sahel» à travers la formation d’une armée africaine bien équipée et bien entrainée, recommande-t-il. Il faut suivre l’exemple algérien dans la lutte contre ce phénomène, insiste-t-il, car « l’Algérie a vaincu le terrorisme toute seule, sous embargo et sans l’aide de personne » a-t-il rappellé.

A la question des enjeux de ces interventions, Hocine Meghlaoui, explique qu’ils sont de tous genres notamment stratégiques et économiques. Citant l’exemple de la dernière intervention turque en Libye, il dit qu’elle est dictée surtout par l'intérêt d’expansion de sa zone d’influence maritime et pour d'autres intérêts économiques dans la région. « Selon certaines informations, dit-il, les entreprises turques ont un portefeuille de 16 milliards de dollars en Libye», rappelant dans le même ordre d’idées, que la banque centrale libyenne (Tripoli) avait déposé 8 milliards de dollars dans la banque centrale turque pour une durée de 4 ans sans intérêts.

Pour l’intervenant, il y a peu d’États qui sont motivés par la défense des principes, "contrairement à l'Algérie qui doit, par ailleurs, être impliquée dans ces questions», d’autant plus qu’elle est menacée dans sa stabilité, souligne-t-il. « L’Algérie doit défendre ses intérêts notamment l’intérêt sécuritaire qui prime sur tous les autres » affirme M. Maghlaoui. Selon lui, le pays ne peut plus «tourner le dos à ces questions», conclu-t-il.

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