Derrar: le relâchement des gestes barrières contre la Covid-19 pourrait amener à devoir gérer une situation plus difficile qu’auparavant

L’apparition de nouveaux foyers de contamination à la Covid-19 a provoqué l’inquiétude du ministre de la Santé, qui la juge inquiétante, posant la question de savoir s’il faudrait à nouveau réintroduire les mesures de confinement adoptées peu après l’apparition de la pandémie.

Pour le directeur de l’Institut Pasteur, lequel fait état d’une centaine de contaminations/jour, toutes les conditions sont en train de se réunir pour que le virus « reparte », appelant les Algériens à faire preuve de plus de vigilance pour éviter cette éventualité et, à ce titre, à respecter plus sérieusement les mesures de prévention.

Reçu, dimanche, dans l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, le docteur Fawzi Derrar fait part de l’identification de sept nouveaux foyers de contamination à l’Est et au Sud algérien, en particulier, une situation qu’il explique par le relâchement des gestes barrières. Il met notamment en avant, la multiplication des regroupements familiaux, responsable, ajoute-t-il, « d’énormément de cas de contamination et de pertes de vies ».

Signalant que la baisse des températures figure parmi les conditions contribuant à la dissémination du virus, il considère qu’il faudra se préparer et à être plus vigilant encore, « parce que dans les jours à venir, la situation sera surement plus difficile à gérer qu’auparavant ».

Rappelant la difficile situation vécue notamment par une majorité de pays européens, confrontés à des contaminations massives de leurs citoyens, il indique qu’à partir de cas bénins, une quinzaine de jours après, il y a été observé « un afflux vers les hôpitaux », raison pour laquelle, prévient-il, la recrudescence des cas de Covid risquerait, alors, de se reproduire également en Algérie.

Pour l’intervenant, dans la manière de gérer la pandémie, « il faut être très sérieux », en revenant aux gestes de base que sont la distanciation physique et le port d’un masque de protection, autant d’éléments, souligne-t-il, « qui peuvent contribuer à sauver des vies ».

Se faisant moins alarmant, le docteur Derrar relève que les données épidémiologiques en Europe, où la population est vieille, ne sont pas celles prévalant dans les pays africains, où la population est jeune, beaucoup moins concentrée dans son milieu et donc moins sujette aux risques de contamination.

S’exprimant, d’autre part, sur la grippe saisonnière « qui n’en est pas encore à sa phase de circulation », l’invité tient à dire qu’elle ne protège en rien contre le coronavirus. De la préparation des opérations de vaccination contre cette dernière, il annonce qu’un premier lot de 2,8 millions de doses a déjà été réceptionné par l’Institut Pasteur, et que d’autres suivront vers le mois de décembre.

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