Vaccins anti Covid-19 : la doctoresse Benguourgoura alerte sur le manque de moyens de l’Institut Pasteur pour en confirmer l’efficacité

Face à l’ampleur de la pandémie du coronavirus, observée dans la majeure partie des pays dans le monde, dont l’Algérie, l’annonce, récente, de mise au point d’un vaccin crédité d’une efficacité de 90% a, tout naturellement, suscité un immense espoir.

Il y a quelques mois, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’était engagé à en faire prioritairement l’acquisition au bénéfice des populations, aussitôt celui-ci découvert.

Reçue, lundi matin, dans l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, la cheffe du département de contrôle des produits biologiques à l’Institut Pasteur signale qu’après la réception de ce vaccin, se posera alors la question du contrôle de son efficacité thérapeutique.

La première opération, indique-t-elle, va consister, documents techniques à l’appui, à déterminer sa « haute qualité » et pour cela, ajoute-t-elle, savoir si l’institut dispose des équipements techniques pour ce faire et dans le cas contraire, faire en sorte de les acquérir.

Si, déclare la doctoresse Fouzya Bengourgoura, l’institut possède les  compétences humaines pour assurer le contrôle de qualité des vaccins, il ne dispose cependant pas de certains matériels indispensables, notamment de réactifs, « importés en totalité »,  dont elle souligne au passage la nécessaire pérennité en matière d’approvisionnement.  

Elle révèle, en outre, que son organisme ne dispose pas de l’ensemble des moyens pour assurer une bonne qualité de contrôle destinée à confirmer la conformité des produits de soins importés.

Revenant au vaccin anti Covid-19, l’intervenante signale que pour en assurer le meilleur contrôle, il faudrait que le laboratoire de l’Institut Pasteur puisse être  considéré comme un laboratoire de référence, donc, disposer d’un cahier des charges auquel, observe-t-elle, « il ne répond actuellement pas à toutes les clauses ».  

Pour cela, insiste-t-elle, « il faudrait nous donner les moyens de le faire », en s’attachant à valider les structures, les équipements et les méthodes de contrôle et à qualifier les procédures et les personnels, « un travail de longue haleine pour lequel, insiste-t-elle,  nous devons être aidés ».

Rappelant que l’Institut Pasteur ne conçoit plus, comme il le faisait par le passé, certains vaccins, à l’exemple du BCG, un vaccin de prévention contre la tuberculose, le docteur Fouzya Bengourgoura met, encore une fois en avant, le déficit de moyens, mais également, celle du suivi des normes de productions pharmaceutiques, « lesquelles évoluent continuellement ».

 

 

National, Santé