Sahara occidental : une ONG américaine appelle l’ONU à organiser le référendum et cesser d’être un outil de l’agresseur

La Fondation américaine pour le Sahara occidental a condamné mardi le Maroc pour avoir violer le cessez-le-feu en  agressant des civils sahraouis à El-Guerguerat, appelant l’ONU à tenir sa promesse d'organiser le référendum d'autodétermination et cesser d’être un "outil de l’agresseur".

La présidente de la Fondation "US-Western Sahara Foundation", Suzanne Scholte a dénoncé : "Une fois de plus, le Royaume du Maroc a attaqué des civils sahraouis innocents pour avoir pacifiquement manifesté leur droit à l'autodétermination, mais cette fois, Rabat a littéralement franchi la ligne en attaquant des civils dans la zone démilitarisée dans la région d'El-Guerguerat la semaine dernière".

La militante américaine des droits de l’Homme, a rappelé que "les organisations internationales de défense des droits humains ont longtemps condamné la brutalité du Maroc contre la population sahraouie du Sahara Occidental occupé par le Maroc", mais cette fois, souligne-t-elle, "le Royaume du Maroc a attaqué de l'autre côté de la frontière vers la zone libérée du Sahara Occidental".

"Nous condamnons fermement le roi du Maroc pour avoir violé le cessez-le-feu qui a conduit à la reprise de la guerre au Sahara occidental", a enchainé Mme Scholte. "En raison de trois décennies d’échec de la mission de l'ONU (MINURSO) et de l’effondrement constant du Conseil de sécurité de l’ONU, nous avons maintenant une reprise de la guerre sur le Sahara occidental alors que l’ONU a rompu à plusieurs reprises sa promesse de 1991 de référendum équitable et transparent", a-t-elle déploré. 

"Nous affirmons fermement notre plein soutien à la République sahraouie et au peuple sahraoui et aux actions qu'ils ont été forcés de prendre en raison de l'invasion et de l'occupation brutales de leur patrie et de ces attaques renouvelées des forces marocaines", a appuyé Scholte.

Elle a tenu a rappeler "les propos de l'ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, dans lesquels il a décrit le Sahara occidental comme "l'une des tragédies humanitaires oubliées de notre temps" et une "occupation" par le Maroc qui est "inacceptable".

"Il est inacceptable que le référendum longtemps promis n'ait jamais eu lieu", a-t-elle soutenu, relevant que "le Royaume du Maroc a investi des millions de dollars dans le lobbying pour bloquer sa mise en œuvre, de corruption des fonctionnaires et des législateurs de l'ONU, comme détaillé par de nombreux rapports divulgués, dont un préparé par le Département des Nations Unies des opérations de maintien de la paix".

Elle a appelé l’ONU à "tenir sa promesse et cesser d’être un outil de l’agresseur". "Les Sahraouis attendent après 29 ans de promesses non tenues de l'ONU en voyant leurs proches torturés, emprisonnés et disparus par les forces d'occupation marocaines et leurs ressources naturelles pillées alors que toute une génération a été forcée de vivre dans des camps de réfugiés", a ajouté Mme Scholte.

"Nous appelons avec ferveur le peuple du Maroc pour faire pression sur leur roi pour mettre fin à cette occupation brutale de sorte que la stabilité peut être portée au Mahgreb. Il est temps que le roi investisse son attention pour aider le peuple du Maroc plutôt que subjuguer ses voisins", a-t-elle soutenu.

"Aujourd'hui, le Sahara occidental reste la seule nation africaine qui n'a pas réussi à réaliser la décolonisation parce qu'elle a été envahie par le Maroc en 1975. Pendant seize ans, les Sahraouis ont combattu les envahisseurs marocains et au moment même où il est apparu que les sahraouis arracheraient leur liberté et le Sahara serait enfin libre, le roi du Maroc a fait appel aux Nations Unies et a intenté un procès pour un cessez-le-feu. De bonne foi, les Sahraouis ont déposé les armes et ont accepté un cessez-le-feu uniquement parce que l’ONU leur avait promis le droit de voter sur l’autodétermination", a conclu le militante américaine des droits de l'Homme.

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