Cour de justice de Tipasa : report au 7 décembre du procès de "Madame Maya"

La Cour de justice de Tipasa a décidé lundi du report au 7 décembre du procès de Nachinache Zoulikha-Chafika dite "Mme Maya" condamnée en première instance par le tribunal de Cheraga à 12 ans de prison ferme dans une affaire de corruption.

Cette décision de la chambre correctionnelle fait suite à une requête de la défense des accusés, motivée par l’absence de deux accusés principaux, Abdelghani Zaâlane et Mohamed Ghazi, respectivement ex walis d’Oran et de Chlef.

Nachinache Zoulikha-Chafika, dite "Mme Maya", a été condamnée le 14 octobre dernier par le tribunal de Chéraga à 12 ans de prison ferme assortie d'une amende de 6 millions de DA et la saisie de ses biens.

Ses deux filles, Imène et Farah, ont été condamnées chacune à une peine de 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 3 millions de DA et la saisie de leurs biens.

Impliqués dans cette affaire, l'ancien wali de Chlef, Mohamed Ghazi, a été condamné à une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d’une amende d'un million de DA, tandis que son fils a été condamné à 2 ans de prison ferme et une amende de 500.000 DA.

Les griefs retenus contre les accusés dans cette affaire sont notamment "blanchiment d’argent", "trafic d’influence", "octroi d’indus avantages", "dilapidation de deniers publics", "incitation d’agents publics pour l’octroi d’indus avantages" et "transfert illicite de devises à l’étranger".

Jugés aussi pour cette affaire, l'ancien wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane, et l'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, ont été condamnés à 10 ans de prison ferme avec une amende d'un million de DA chacun.

Les deux investisseurs et entrepreneurs, Belaid Abdelghani et Ben Aicha Miloud ont été condamnés respectivement à 7 et 10 ans de prison ferme avec une amende d'un million de DA chacun.

L'ancien député à la retraite, Omar Yahiaoui (en fuite à l'étranger), a été condamné à 10 ans de prison ferme, assorti d’une amende d'un million de DA, avec la confiscation de ses biens et le lancement d'un mandat d'arrêt international à son encontre.

Mme Maya et ses deux filles doivent, selon le même verdict, verser 600 millions de DA de dédommagement au Trésor public.

Durant son audience du 9 octobre dernier, la principale accusée, Zoulikha-Chafika, a reconnu que les facilités qu’elle a obtenu pour la réalisation de projets d'investissement, ont été obtenues par "l'intermédiaire de l'ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et non pas via son secrétaire particulier", Mohamed Rougab, présent au procès comme témoin.

Affirmant qu'elle était en "contact direct" avec l'ancien Président Bouteflika, l'accusée a toutefois nié qu'elle se présentait aux walis des régions concernés comme étant la fille du Président, mais plutôt comme "Mme Maya", étant donné que Nachinache est son nom de jeune fille.

Mohamed Rougab a, de son côté, indiqué que la concernée "n'a jamais été reçue par l'ancien Président au siège de la présidence de la République", affirmant l'avoir reçu, lui même, "qu'une seule fois à la présidence en 2004".

Il a signalé l’avoir présenté à Mohamed Ghazi, ex wali de Chlef, en tant que "Mme. Maya", pour le projet de réhabilitation du parc d’attraction d’Oum Droue, soulignant que "c’est l'ancien Président Bouteflika qui l'a chargé de la présenter à l’ex-wali de Chlef et non son frère et conseiller Said Bouteflika". APS

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