L’ambassadeur de l’UE à Alger : «une volonté existe pour relancer les relations et le dialogue » entre les deux parties

L'ambassadeur de l'Union européenne (UE) à Alger, John O'Rourke a affirmé, jeudi, qu’« une volonté existe pour relancer les relations et le dialogue » entre l’Union européenne (UE) et l’Algérie sur l’accord d’association qui lie les deux parties depuis 2005.

«Nous relevons la volonté des deux parties de relancer les relations et le dialogue, après deux ans et demi d'absence de rencontres», a indiqué M. O'Rourke dans un entretien accordé au quotidien « Al Khabar » paru ce jeudi.

Les déclarations de l’ambassadeur de l’UE interviennent, quelques jours après la tenue des travaux de la 12e session du Conseil d’association entre l’Algérie et l’UE.

«La réunion a débattu d’un large agenda, ce qui traduit la nécessité de ce dialogue et les potentialités de partenariat concernant des thèmes concrets», a-t-il indiqué.

Dans son entretien, l’ambassadeur de l’UE à Alger a évoqué les points du différend commercial entre l’Algérie et l’UE, précisant qu’il existe « un dialogue réel et ouvert, ce qui traduit la volonté commune d’œuvrer dans un cadre de coopération ».

A une question sur les appels à la rupture de l’Accord d’association avec l’UE, M. O'Rourke a indiqué «en réalité, comme l’a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum lors de la réunion du Conseil d’association, notre relation prime sur les questions qui font l’objet de désaccord», ajoutant : «pour ma part, je n’ai jamais entendu ce qui pourrait laisser penser que l’Algérie voudrait sortir de l’Accord d’association».

L’Algérie a demandé de « revoir l’aspect commercial de l’accord et d’approfondir le partenariat concernant la diversification de l’économie et la lutte contre la surfacturation », a-t-il précisé.

Concernant la résolution du parlement européen sur les droits de l'homme en Algérie, l'ambassadeur européen estime qu'elle "représente les recommandations des institutions européennes, mais demeure non contraignante".

S'abstenant de commenter le timing de la résolution, le diplomate a reconnu que le parlement de l'UE avait "pris en considération la date de la tenue du conseil d'association le 7 décembre pour influencer les décisions qui seront prises lors de cette rencontre".

L'entérinement de la résolution européenne a suscité une large vague de "condamnation et d'indignation" émanant de plusieurs parties intérieures et extérieures estimant que cette résolution est "une ingérence flagrante" dans les affaires internes de l'Algérie par des députés européens.

Quant au retour de l'immigration clandestine, M. O'Rourk a souligné que ce dossier devrait être examiné et qu'il pourrait être lié à la crise sanitaire "Covid-19" notamment après la fermeture des frontières, qualifiant ce phénomène d'"inquiétant" mais qui reste relatif.

L'UE comprend que l'Algérie est également concernée par l'immigration clandestine en raison des flux migratoires qui y entrent par les frontières sud, a-t-il mis en avant.

Pour ce qui est de la position de l'Union européenne quant aux derniers développements au Sahara occidental, l'ambassadeur a déclaré que "notre position est claire, la violence n'est pas la solution.

Nous sommes attachés au cessez-le-feu", ajoutant "nous souhaitons parvenir à une solution pacifique à cette question sous l'égide de l'ONU et nous appelons à nommer, en urgence, un envoyé spécial sur cette cause".

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