Médiation de la République : instance indépendante au service du citoyen

Le Médiateur de la République, Karim Younes a affirmé jeudi à Alger que son instance était indépendante et placée auprès du président de la République afin "d’accompagner et faciliter toute mesure garantissant les droits des citoyens".

Lors d’une conférence nationale sur le médiateur de la République, M. Younes a fait part de "plaintes reçues relatives aux disfonctionnements des instances centrales de l’Etat, des collectivités locales et des services publics, le but étant de les traiter dans le cadre des dispositions législatives et réglementaires en vigueur".

Le médiateur de la République se fait seconder par des délégués locaux afin de pouvoir s’acquitter de ses missions dans les règles de l’art, a-t-il souligné, expliquant que le délégué au niveau local "n’est ni wali, ni un juge chargé de rendre justice, ou un avocat chevronné, ni encore moins un simple fonctionnaire". Il serait, en fait, "tantôt facilitateur et réconciliateur entre les parties, et tantôt conseiller".

A ce sujet, M. Younes invite le délégué du médiateur de la République à "faire preuve d’impartialité, de confidentialité et de bonnes mœurs, mais également professionnel aux faits des affaires publiques".

Le délégué en question est appelé, par ailleurs, à "être charismatique, avoir une bonne réputation, en mesure d’écouter et apte à supporter".

Pour M. Younes, "le contact doit être facile et fluide avec l’Instance du médiateur de la République, laquelle est appelée à gérer ses affaires sur les principes de la démocratie et ne fera jamais office des institutions l’Etat".

De surcroît, l’instance de M. Younes "est indépendante du citoyen et des pouvoirs législatif, exécutif et juridique", et "puise sa législation de la feuille de route tracée par le président de la République".

En effet, le rôle du médiateur de la République consiste à "assister les citoyens dans le règlement des différends entre eux et l’administration dans le cadre de la protection de leur droits et libertés"».

Adoptée par plusieurs pays dans le monde, la médiation est en soi une formule "civilisée" en faveur de la promotion des droits des citoyens.

Dans un autre registre, M. Younes a indiqué que les services centraux de la médiation avaient reçu depuis l’installation de l’Instance le 17 février passé jusqu’au 2 décembre courant, un total de 4793 requêtes.

Plus explicite, il dit avoir "reçu personnellement 2793 citoyens, toutes franges sociales confondues, venus des quatre coins du pays", faisant savoir que "leurs requêtes ont été étudiées et transmises aux secteurs concernées pour une prise en charge".

Il ressort de l'analyse des requêtes reçues que "plus de 29% d’entre elles concernent le ministère de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire", a fait savoir M. Younes, précisant que la wilaya d'Alger arrivait en tête avec 883 requêtes et réceptions, suivie des wilayas d'Oran (102 requêtes), de Sétif (76 requêtes) et de Skikda (75 requêtes).

Le Médiateur de la République a indiqué que cette première conférence nationale du genre, qui vise à consolider les connaissances et les moyens de coopération en faveur de meilleures performances, sera suivie d’autres conférences régionales pour la mise en œuvre des instructions et l’amélioration des performances aux niveaux national et local.

L'Instance du Médiateur de la République s’est dotée de délégués locaux dans 48 wilayas et 11 circonscriptions administratives, lesquels ont immédiatement pris leurs fonctions, a-t-il dit.

M.Younes a en outre déclaré que le rapport annuel de l’Instance du Médiateur de la République était "en cours d’élaboration" au même titre qu’un rapport sur "les principales préoccupations des citoyens dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l’investissement, de l'économie et de l'administration", avec la formulation d’une série de propositions.

Le Médiateur de la République avait entamé son allocution en souhaitant au Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, "un prompt rétablissement et un retour rapide dans son pays auprès de ses proches et de son peuple pour parachever le processus qu’il a engagé pour la réalisation de la nouvelle Algérie".

De son côté, le président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Bouzid Lazhari, a estimé que cette conférence était "une précieuse opportunité pour établir des contacts entre le CNDH et l’Instance du Médiateur de la République" en vue d’une coopération et d’une coordination qui permettent d’aplanir les difficultés auxquelles sont confrontés les citoyens.

Une coopération liée à la réception des doléances et à la contribution au renforcement de la médiation avec les administrations et les institutions, a expliqué M. Lazhari, mettant l’accent sur l’importance de la consécration du numérique dans ce domaine.

Au début de la conférence, le Médiateur de la République, Karim Younes, a présenté ses sincères condoléances suite au crash d’un hélicoptère militaire mercredi au large de la wilaya de Tipasa. Une minute de silence a également été observée à la mémoire des trois victimes du crash.

 

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