Le Maroc "maladroit", gère avec "improvisation" la situation au Sahara occidental

Le Maroc maladroit, gère avec "improvisation" la situation d’occupation au Sahara occidental, a déclaré samedi, le prix Nobel alternatif 2019, la militante sahraouie, Mme Aminatou Haidar.

"Je crois vraiment que les autorités marocaines ne savent plus comment agir pour faire face à la situation d’occupation qu’ils gèrent avec beaucoup de maladresse, de violence, et d’improvisation au Sahara occidental", déplore, Aminatou Haidar, dans un entretien accordé au site électronique la Patrie News. "Les gens croient peut-être que les autorités d’occupation marocaine savent ce qu’ils sont en train de faire dans leur colonie, mais ce n’est pas le cas", a-t-elle ajouté.

Aminatou Haidar, présidente de l’Instance sahraoui contre l’occupation marocaine (ISACOM) qui a vu le jour le 20 septembre dernier, a rappelé la façon avec laquelle le régime marocain a répondu à la constitution de cette ONG, soulignant "qu’au début il n’y a eu aucune réaction officielle".

"Par contre, depuis le premier jour, une vaste et féroce campagne médiatique de diffamation s’est lancée contre ISACOM et surtout contre moi personnellement (...) alors que des membres du bureau exécutif de l’ISACOM se trouvent sous surveillance et assignation à résidence sans aucune procédure juridique", a-t-elle dénoncé, rappelant que le Maroc est une puissance d’occupation illégale au Sahara occidental et qu’il n’a aucune légitimité.

Dénonçant l’inaction de la communauté internationale quant à la cause sahraouie, Aminatou Haidar estime que, "le choix du peuple sahraoui à reprendre les armes, on peut le critiquer comme on veut, comme pacifistes, mais nous n’avons pas d’arguments pour les dissuader de le suivre comme un moyen légitime de lutte pour la liberté".

La lauréate du prix Nobel alternatif 2019, pense, en outre, que "ni l’ONU, ni aucun pays, aussi grand et influent qu’il soit, ne peut convaincre les Sahraouis qu’ils peuvent croire en la médiation, la justice et le sérieux des Nations unies".

"Elles ont failli à leur promesse aux Sahraouis et permis au Maroc de violer nos droits, exploiter nos richesses et même renforcer son fait accompli colonial dans notre pays", a-t-elle soutenu.

"Je suis vraiment triste parce que la communauté internationale a laissé tomber les Sahraouis et leur représentant légitime, le Front Polisario, qui ont donné 30 ans à l’ONU pour organiser un simple referendum d’autodétermination", a-t-elle encore ajouté, assurant que "l’histoire va enregistrer que c’est la mission onusienne la plus facile du monde qui a coûté plus d’un milliard de dollars, l’effort de centaines voire des milliers de fonctionnaires onusiens, et la vie et le future de plusieurs générations de Sahraouis trahis par l’ONU".

D'autre part, Aminatou Haidar a fustigé le rôle des médias marocains, estimant "qu'ils sont tous, sans exception, loin de toute crédibilité et ont toujours servi la propagande marocaine", tout comme, quelques "médias internationaux qui manquent aussi de présence et de suivi et ne peuvent que très mal suivre la situation (au Sahara occidental).

"Nous arrivons quand même à avoir les infos véridique et crédible à travers les médias sahraouis, mais aussi à travers les médias algériens qui suivent la question et les développements avec professionnalisme et sérieux", a, néanmoins, constaté Aminatou Haidar.

En ce qui concerne, la décision du président américain sortant, Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, la célèbre militante sahraouie assure "qu’elle n’a aucune valeur juridique ni politique, simplement parce que ni Trump ni quelqu’un d’autre a le droit de donner ce que ne lui appartient pas à ceux qui ne le méritent pas".

Elle a rappelé, dans ce sens, que "le peuple Sahraoui est le seul et exclusif propriétaire et souverain du Sahara occidental et qu’il lui incombe à lui seul de décider de son destin".

"En plus, Trump porte atteinte au droit international et aux principes des Nations Unies et l’Union Africaine et s’est attaqué même à un droit fondateur de la nation américaine, à savoir le droit à l’autodétermination des peuples. C’est donc une décision qui n’a pas de base juridique et doit être refusée et rejetée par toutes les nations libres", a-t-elle tranché.

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