Djaaboub: recul de 31% des placements des demandeurs d'emploi en 2020

Le ministre du Travail, de l’emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub a affirmé, mardi à Alger, que le nombre de placements des demandeurs d’emploi a reculé de 31% en 2020 par rapport à 2019, qualifiant l’année 2020 d’année exceptionnelle en raison de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus "avec ses impacts négatifs" sur le monde de l’emploi.

Lors d’un exposé sur le secteur présenté devant la commission spécialisée du Conseil de la Nation, M. Djaaboub a affirmé que "2020 a été une année exceptionnelle en raison de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus, avec ses impacts négatifs sur l’activité et le monde du travail", ajoutant que l’activité de médiation (l’ANEM) dans le marché de l’emploi a connu une baisse de 30% dans les offres d’emploi en 2020, et par conséquent le nombre de placements des demandeurs d’emploi a reculé de 31%.

Le ministre a souligné, dans ce sens, que le nombre d’offres d’emploi a baissé de 437.000 offres en 2019 à 306.000 en 2020, notamment dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (BTPH), de l’industrie et services, précisant que 80% de ces offres proviennent du secteur privé.

Le nombre de placements des demandeurs d’emploi a reculé de 335.311 en 2019 à 230.621 en 2020, a-t-il fait savoir.

Concernant l’intégration dans le cadre du décret exécutif N 19-336 du 08 décembre 2019, portant intégration des bénéficiaires des dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle, le ministre a rappelé que "365.000 jeunes devaient bénéficier de cette opération durant les années 2019, 2020, 2021, sur la base du critère d’ancienneté" .

Dans ce contexte, le ministre a relevé "un important retard" dans l’exécution de cette opération, avec l’insertion de "35.906 jeunes seulement jusqu’au 31 décembre 2020, soit 24% du nombre global de la première vague, où le nombre de bénéficiaires était de 149.634 jeunes et 9% du nombre global des concernés par l’opération d’insertion".

Le ministre a attribué ce retard principalement à "la non libération des postes gelés et la non définition de postes budgétaires, ainsi que l’inadéquation des qualifications de certains avec les postes disponibles, en plus de la saturation de certains organes et départements en élément humain".

Dans cette perspective, le ministre a affirmé la poursuite des efforts en 2021 pour poursuivre l’opération d’insertion, selon la nouvelle approche, en coordination avec les secteurs concernés par cette opération, dans les délais fixés par le décret exécutif.

A la même occasion, le ministre a affirmé que le secteur "œuvre à concrétiser le programme de modernisation et de numérisation du service public de l’Emploi et à le renforcer afin d’assurer une gestion plus transparente et efficace du marché du travail, à la hauteur des aspirations des demandeurs d’emploi et de l’offre".

Il s’agit principalement, ajoute le ministre, de ½la révision du cadre réglementaire régissant les organismes agréés du secteur privé en charge du placement des travailleurs, la préparation d’un décret exécutif qui inclut la mise en place de la nomenclature algérienne des métiers et professions, et la révision des mécanismes du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle en introduisant de nouveaux mécanismes conciliant formation, emploi et qualifications sur la base d’une approche purement économique".

Par ailleurs, le ministre a souligné qu’en dépit de la crise sanitaire, la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC) a financé en 2020, 4.262 micro-entreprises capables de créer 10.039 emplois dans plusieurs activités, notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’artisanat, des services et de l’industrie, expliquant que la question de l’emploi est principalement tributaire de l’investissement générateur la richesse et les postes d’emploi.

Le ministre a, par ailleurs, évoqué les performances des caisses de sécurité sociale au profit des assurés sociaux, soulignant que la contribution annuelle de la sécurité sociale aux budgets des hôpitaux publics "s’est élevée à 92 milliards de dinars en 2020 et à 102 milliards de dinars en 2021".

"Dans le souci de faire face aux retombées de la pandémie de Covid-19, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné l’octroi d’aides financières au profit des citoyens, lesquelles seront prises en charge par les caisses de la Sécurité sociale, à raison de 5.000 DA pour le scanner, 3.500 DA pour le test PCR et 1.500 DA pour le test antigénique", a expliqué le ministre.

Il a relevé, en outre, l’impact important de la situation économique et pandémique sur le système de Sécurité sociale qui connaît "un déficit budgétaire structurel dans toutes ses branches et qui est clairement visible dans la branche Retraite dont le "déficit budgétaire a atteint l’année précédente, 680 milliards de dinars, soit près de 50% de déficit dans le versement des pensions et des allocations de retraite".

Selon M. Djaaboub, ce déséquilibre est dû "au manque de ressources basées essentiellement sur les cotisations à la sécurité sociale et à l’augmentation des dépenses notamment avec la baisse du nombre de cotisants et l’augmentation du nombre de retraités entre 2016 et 2018".

Dans l’objectif de préserver le système national de Sécurité sociale, le ministre a fait état de la mise en place d’un programme axé sur "l’élargissement de la base des cotisants et sa généralisation à l’ensemble des individus activant dans le secteur parallèle, outre le renforcement des missions de recouvrement et de contrôle confiées aux caisses de la sécurité sociale et le développement d’un dispositif de prévention et de lutte contre les contrevenants, à même de mettre terme aux dépassements touchant les services de la Sécurité sociale".

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