Deux années de Hirak : un sursaut historique de la cohésion peuple-armée

Le Hirak, mouvement populaire du 22 février 2019, dont le deuxième anniversaire sera célébré ce lundi, a marqué l’Algérie d'une empreinte indélébile. Un sursaut historique qui "appartient à tout le peuple algérien", et un cri contre la corruption pour revendiquer un changement radical dans le mode de gouvernance et l'Etat de droit, pour une Algérie nouvelle, démocratique, forte et moderne.

 La célébration du deuxième anniversaire du Hirak populaire, la journée du 22 février de chaque année renforcera les liens de fraternité et de cohésion nationale et d'ancrer l'esprit de solidarité entre le peuple et son armée pour la démocratie"

Le Hirak populaire est devenu « une référence pour les peuples et les élites, et un rempart impénétrable aux tentatives d'infiltration multiples sur les réseaux sociaux et les sites d’information douteux érigés en tribunes.

Les différents acteurs politiques et sociaux soulignent que le Hirak populaire "représente une référence d'union et de fraternité entre les Algériens notamment entre le peuple et l'Armée dans le cadre de l'édification d'une Algérie démocratique. Une Algérie nouvelle basée sur la gouvernance pour faire face aux enjeux et aux défis.

Main tendue au Hirak 

Elu le 12 décembre 2019 à la présidence de la République par 58,13% des suffrages exprimés, le président Abdelmadjid Tebboune proclame, lors de sa première prise de parole, "tendre la main" au Hirak, rappelant l'avoir à maintes reprises qualifié de "béni".

Au cours de sa participation au sommet de l'Union africaine, tenu le 9 février 2020 à Addis-Abeba, le président Tebboune avait tenu à rendre hommage au Hirak, en soulignant qu'il constitue une "énergie salvatrice" pour l'Algérie, "résolument décidée à changer son système de gouvernance et à construire un Etat garantissant la justice sociale et la suprématie de la loi".

Un élan pour une élection transparente

Le Hirak populaire pacifique a traduit la volonté du peuple qui a pris son élan, en décembre 2019, pour une élection transparente et intègre où il a réitéré son engagement pour un changement radical.

Il y a de cela deux années, les citoyens et citoyennes sont sortis dans un Hirak béni pacifique, sous la protection de l'Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN) pour revendiquer le changement et rejeter, pacifiquement, l'aventure qui a failli conduire à l'effondrement de l'Etat national et de ses piliers pour retomber dans la tragédie vécue lors des années 90.

Le Président Tebboune a rappelé avoir réitéré, à l'issue de son élection à la magistrature suprême, son engagement à opérer un changement radical, pour satisfaire les revendications du Hirak béni.

L’objectif de "construire une Algérie nouvelle" a été traduit à travers l'adoption d'un nouveau mode de gouvernance assaini de tous les vices, ambiguïtés, corruption ou autoritarisme", et ce dans le but de préserver le droit du citoyen et sa dignité.

Le Hirak qui a permis l'émergence de plusieurs mécanismes, à l'instar de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), a remis l'Algérie sur les rails de la légitimité, la préservant ainsi de l'aventurisme et des manœuvres qui ont failli torpiller le peuple algérien.

Donner naissance à une nouvelle société civile

Le Hirak peut à l'avenir, dans le cadre de la refondation de la scène politique, alimenter un système de veille et donner naissance à une nouvelle société civile.

Le Hirak qui est salutaire, fort opportun et légitime, a soulevé un cri de détresse et d'amour pour l'Algérie, et qui a pris conscience d’un état d’effondrement avancé des institutions de la République.

La société civile en Algérie a affiché une dynamique sur le terrain pour affronter les messages démoralisateurs et destructifs émis de l’intérieur et de l’extérieur du pays pour briser les tentatives d’édification de l’Algérie.

La Constitution a garanti les "revendications du Hirak"

La nouvelle Constitution, dont le projet adopté le 1 novembre passé a garanti les revendications du Hirak ayant appelé à un "changement profond" dans le mode de gestion des affaires du pays.

Parmi les revendications du Hirak, "l'affermissement de l'exercice démocratique, une plus grande séparation des pouvoirs et un plus grand attachement aux lois en créant une Cour constitutionnelle et en assurant par une disposition particulière la sécurité juridique".

La nouvelle Constitution a renforcé les droits et les libertés des citoyens. Elle a enrichi les espaces de liberté du citoyen à la fois par la consécration de nouvelles libertés individuelles et collectives, le cas échéant, et la consolidation des droits constitutionnels garantis. Il s'agit de donner un contenu et un sens aux droits et libertés consacrés et de protéger particulièrement la liberté de manifestation pacifique et la liberté d'expression et de la presse écrite, audiovisuelle, et sur les réseaux d'information qui doivent s'exercer librement sans porter atteinte à la dignité, aux libertés et aux droits d'autrui.

L’amendement constitutionnel a proposé des mécanismes propres à éviter les conflits d'intérêts entre l'exercice des responsabilités publiques et la gestion des affaires de sorte à soustraire à l'influence de l'argent la gestion des affaires publiques. Elle a porté également sur les moyens de renforcer davantage les mécanismes de prévention et de lutte contre la corruption, y compris l’implication de la société civile dans cette œuvre de salubrité publique.

Le changement profond de la Constitution, a permis une plus grande participation de la société civile à l’élaboration des affaires publiques, notant, toutefois, que cet état de fait était tributaire d’une plus grande contribution du mouvement associatif dans le travail visant l'essor de la société dans son ensemble.

La moralisation de la vie politique

L'amendement constitutionnel a consacré une partie importante à la moralisation de la vie publique et de la vie politique", affirmant que "l'ampleur de la corruption révélée par les récents procès montre la profondeur du mal subi par les institutions de l'Etat en sus de la crise de confiance entre gouvernant et gouverné".

A ce propos, le traitement de cette crise était "une condition essentielle à l'édification de l'Algérie nouvelle où personne ne sera protégée par son pouvoir ou son immunité, d’où l’impératif de la sincérité, du dévouement et de l’abnégation dans le travail pour que les citoyens, notamment les jeunes, perçoivent le changement acquiert la conviction que l'Etat est au service de ses citoyens".

Le cautionnement de cet amendement constitutionnel par peuple, a impliqué l'adaptation d’un maximum de textes de loi dans le cadre d'une réforme globale de l'Etat et le recouvrement de la confiance des citoyens.

Une importance à la dynamisation des jeunes

L’importance à la dynamisation des jeunes, ainsi à La "moralisation du sport et sa dynamisation à tous les niveaux de pratique" en Algérie constituent les opérations majeures lancées en perspective du plan national Jeunesse 2020-2024.

En matière de moralisation et de bonne gouvernance du sport, des actions ont été menées pour l'amélioration de la prévention contre la corruption à travers l’élaboration d’une "cartographie des risques de corruption dans les milieux sportifs et d’un programme de sensibilisation et de formation dans le cadre d'une convention avec l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption".

Le gouvernement a renforcé le contrôle des comptes dans le financement du sport à travers "une circulaire ministérielle qui fonde le financement des fédérations sur des critères de performance et de bonne gouvernance au moyen, notamment, d’un Comité technique d’évaluation des demandes de financement, de critères de classement et d’un barème de notation.

A cet effet, un plan de relance a été mis en place et des mesures urgentes et immédiates ont été entreprises afin de réintroduire très rapidement le sport dans les établissements scolaires.

Le plan national Jeunesse 2020-2024 (PNJ) rassemble l’ensemble des dispositifs publics relatifs à la jeunesse dans divers domaines "prioritaires" tels que "l’éducation, la formation, l’emploi, l’entreprenariat, la citoyenneté, l’accès aux services de la culture, des sports et des loisirs, ainsi que l'information, la communication et la recherche sur la jeunesse".

Parmi les actions de réforme, l'on cite l'exécution d’un "appel à projet national pour le financement des projets associatifs de jeunesse, mis en œuvre notamment au sein des maisons de jeunes. Ceci a permis de prendre en charge plus de 90 associations à travers l’ensemble du territoire national pour un montant total de 60 millions de DA".

Une opération pilote a été mise en œuvre pour l’attribution de 30 maisons de jeunes aux associations de jeunesse dans plusieurs régions du pays.

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