Samir Bouakouir : Le mot d'ordre "Dawla madania Machi Askaria" n'est pas inspiré du congrès de la Soummam

L'assimilation du mot d'ordre "Dawla madani  Machi Askaria" à "la primauté du politique sur le militaire", énoncé dans les résolutions du Congrès de Soummam, est une "escroquerie majeure", a indiqué Samir Bouakouir, conseiller du premier secrétaire national du parti  du Front des forces socialises (FFS), dans une contribution parue jeudi.   

Samir Bouakouir a souligné, dans sa contribution, publiée sur sa page facebook et sur les colonnes de quotidiens nationaux, que "Dawla madani  Machi Askaria (Etat civil et non pas Etat militaire)" n'est pas "une  inspiration soummamienne" et que "l’escroquerie majeure" réside dans son assimilation "avec celui énoncé dans les résolutions du congrès de la  Soummam, à savoir la "primauté du politique sur le militaire" qui ne  postulait en aucune manière "l’éloignement du militaire du processus  décisionnel politique".

L’introduction de ce "mot d’ordre", dirigée contre l’Armée, souligne  M.Bouakouir, "n’est pas fortuite en particulier dans un contexte de fragilisation de l’Etat national en prise avec un environnement régional  très instable et potentiellement menaçant pour la sécurité nationale". 

 Ainsi, ce mot d'ordre "introduit insidieusement dans le Hirak", après la  chute du régime de Bouteflika, en chassant le mot d'ordre initial "Djeich-chaab, Khawa-khawa", charrie une "charge historique" qui, ramenée à  la réalité algérienne, vise à replonger le pays dans les années 1990",  écrit le conseiller du premier secrétaire du FFS.

Le principe de "la primauté du politique sur le militaire", émanant du  Congrès de la Soummam, "ne signifie pas autre chose que la mise en £uvre  d’un processus politique démocratique avec l’engagement et l’accompagnement  de l’Institution militaire", lit-on encore dans la contribution de Samir  Bouakouir, considérant que c'en est une "une nécessité historique, urgente  et vitale", pour préserver la paix civile, en finir avec les "révolutions  de palais" et restituer enfin l’Etat à la Nation. 

M. Bouakouir pense que la confusion "sciemment entretenue" entre les deux  mots d’ordre vient "dissimuler et nourrir cette alliance objective,  conjoncturelle, entre les partisans de "Califat islamique" et ceux de "Tamazgha", qui ont le "même acharnement pour déconstruire la conscience  nationale et délégitimer le premier novembre 1954".

L'auteur de la contribution estime que la notion de "Tamazgha", "relevant  plus du fantasme néo-colonial que d’une réalité historiquement pertinente",  ajoutant qu'il s'agit d'un "subtil détournement de la légitime  revendication nationale Amazigh telle que formulée au moment des événements  d’avril 1980".  

Samir Bouakouir a souligné, dans sa contribution, que la notion "Tamazgha"  projette "non pas un ensemble nord-africain inter-étatique", mais un "vague  espace géo-culturel et politique qui présuppose la dissolution des cadres  nationaux". Il ajoute qu'elle rejoint la notion "Califat islamique" "en  cherchant à encourager et à organiser les dissidences tribales, ethniques  et régionalistes". 

Le conseiller du premier secrétaire national du FFS a conclu sa contribution par appeler à "raviver l’esprit nationaliste du 22 février 

2019, aujourd’hui perverti", pour que puisse émerger, estime-t-il, "une  vraie force politique, patriotique et démocratique qui aura pour tâche de  parachever le projet national". (APS)

        

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