Troc et exportation des produits agricoles: le secteur déterminé à renforcer les échanges avec les pays du Sahel

Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani a souligné, mardi à partir de Tamanrasset, que son département veillait à relancer les échanges des  produits agricoles à travers le commerce de troc et l'exportation au niveau  des régions frontalières et à renforcer les relations commerciales avec les  pays du Sahel africain.

Présidant l'ouverture de la rencontre nationale sur l'exportation des produits agricoles et le commerce de troc avec les pays du Sahel africain,  le ministre a souligné l'importance de cet espace de débat dans la présentation des propositions et visions pour le renforcement du rôle des entreprises ainsi que la création et la dynamisation de l'Office de Développement de l'Agriculture saharienne (ODAS).  

L'Office constitue un moyen structurel efficace pour le développement des produits stratégiques agricoles et la promotion du portefeuille immobilier accordé par l'Etat à travers sa revalorisation, ajoute le ministre.

Les régions sahariennes du pays constituent l'un des leviers de l'économie agricole et nationale, de par la production qu'elles offrent dans différentes filières, de nombreux espaces du sud étant devenus des pôles agricoles par excellence avec une valeur de production de plus de 837 milliards de DA, soit près de 24 % de la valeur de la production agricole globale (3500 milliards de DA), a indiqué M. Hemdani.

 A cet effet, les cadres incitatifs ont été lancés à travers la promotion des produits et des chaines des valeurs, le développement des systèmes d'irrigation et la création des mécanismes de relance de la dynamique de développement dans ces régions.

Le secteur œuvre, entre autres, à élargir les réseaux des entreprises qui activent dans la transformation des produits alimentaires et la promotion de leurs activités, en veillant à les distribuer de manière à répondre aux besoins des producteurs, selon le ministre.

Pour le ministre, ces mesures permettent d'assurer la complémentarité entre les filières agricoles et agroalimentaires, à travers l'encadrement de toutes les initiatives et la coordination entre les secteurs public et privé, dans l'objectif de mieux valoriser la production agricole et d'offrir des opportunités favorables à l'exportation.

Cette rencontre est une occasion pour échanger sur les efforts supplémentaires à déployer dans ces domaines vitaux, notamment ceux liés aux échanges avec les pays voisins du Sahel, fondés généralement sur le système de troc, ajoute M. Hemdani.

Hérité des ancêtres, ce système nécessite la garantie d'une compatibilité entre les besoins de la population en termes de fourniture de revenus économiques et de développement des conditions de vie et de stabilité, d'une part, et les exigences des cadres légaux et réglementaires dans le domaine des échanges commerciaux (notamment le troc) d'autre part.

Création des plateformes logistiques pour faciliter les échanges commerciaux

Ledit système exige également aux entreprises concernées de mettre en place des mécanismes à même de créer un climat propice à l'investissement, notamment celui qui est orienté vers la mise en place de plates-formes logistiques telles les chambres froides et les infrastructures nécessaires pour faciliter ces échanges commerciaux.

"Le secteur prendra en ligne de compte les recommandations émises par les professionnels, ce qui permettra de rattraper les insuffisances dans le cadre de la coordination entre les secteurs concernés par les opérations d'exportation et le système de troc" a affirmé le ministre.

Cela se traduira, précise-t-il, par le développement des mécanismes qui garantissent et soutiennent la création d'un climat favorable, en particulier dans les régions du Sud, voisines des pays africains, à travers des échanges commerciaux, dans le but de renforcer la sécurité alimentaire, fournir des revenus et assurer la stabilité pour les habitants de ces zones.

Cette rencontre revêt une importance majeure pour le secteur, en particulier, et pour l'économie nationale, en général, au regard des retombées qu'elle aura sur le développement et la stabilité des pays du Sahel, a estimé le ministre.

L'Etat, a-t-il dit, a établi les aspects juridiques et réglementaires régissant les exportations et les échanges dans le cadre du troc, qui revêt un caractère exceptionnel en ce qu'il facilitera l'approvisionnement des populations de certaines wilayas du sud en produits pouvant être échangés selon la réglementation en vigueur.

De plus, les moyens de transport et d'organisation des marchés nécessaires à l'opération ont fait l'objet d'un examen.

La feuille de route du secteur 2020-2024 impose de soutenir l'investissement et d'améliorer les conditions d'accès à l'exportation, notamment pour certains produits agricoles bénéficiant d'avantages préférentiels, a souligné M. Hemdani.

Le secteur s'emploie à encourager l'investissement dans le domaine agricole, à promouvoir le développement dans le cadre de la coordination intersectorielle et à rendre les mesures prises plus attractives pour les investisseurs et les industriels porteurs de projets au service de l'intégration entre les filières agricoles et agroindustrielles, selon le ministre.

La rencontre a vu la participation de ministres, des ambassadeurs des pays africains voisins de l'Algérie, des ambassadeurs d'Algérie dans ces pays, de représentants du patronat et d'associations professionnelles, de directeurs d'établissements financiers et de banques, de présidents de cours et d'opérateurs publics et privés.

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