Le cancer infantile curable à 90% en cas de prise en charge précoce

Le cancer infantile, qui diffère des autres types de cancer qui touchent les adultes, est "curable à 90% en cas de prise en charge précoce", a affirmé Dr. Leila Boutekchiret de l'Institut de santé publique (ISP).

Intervenant en marge du salon national sur le cancer, organisé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en coordination avec l'association "El Amel" d'aide aux cancéreux entre le 6 et le 8 avril en cours, Dr Boutekchiret a fait savoir, lors de la présentation du registre du cancer spécifique à cette catégorie, que cette maladie était "curable à 90% en cas de prise en charge précoce".

Mettant en avant, à cette occasion, le développement de la prise en charge du cancer infantile et ce après l'amélioration du dépistage précoce et la disponibilité des médicaments nécessaires, la même intervenante a souligné que ce type de cancer était "rare" car ne représentant qu'un taux variant entre 1 et 4% pour chaque 100.000 citoyen selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Concernant le registre national du cancer infantile, créé en 2018 dans le cadre du plan national de la lutte contre le cancer 2015/2019, Dr Boutekchiret a précisé que les résultats de ce registre sont apparus en 2020, et ce, au niveau de 13 wilayas seulement, imputant ce retard à "l'instabilité des ressources humaines et l'absence d'une loi spécifique à cette catégorie, outre la propagation du covid-19 ayant conduit à la suspension de nombre d'activités dans le domaine de la santé".

Selon la même responsable, l'INSP qui a supervisé ce registre, a recensé près de 1.000 cas de cancer infantile, à leur tête le cancer du système nerveux central et le cancer des os, suivis des autres types de cancer très faibles.

Si le cancer infantile est curable à 90% en cas de prise en charge précoce, les soins lourds suivis par les patients entrainent "des effets secondaires qui les affectent à long terme et tout au long de leur croissance et qui peuvent être à l'origine de maladies chroniques à l'âge adulte du patient et qui sont parfois plus dangereuses que le cancer en lui-même".

De son côté, Pr. Mokhtar Hamdi Cherif du centre de lutte anti-cancer à Sétif et responsable du Registre national du cancer a fait état d'une baisse de cette maladie durant la propagation du coronavirus avec 40.000 cas en 2020 contre 46.000 en 2018, estimant que cette baisse "qui ne reflète pas la situation réelle de la maladie", est due au peu d'empressement des citoyens pour faire le dépistage précoce, voire même la thérapie, en raison de la pandémie.

Entre autres défis auxquels fait face le ministère pour prendre en charge cette maladie après la disparition du COVID-19, Pr. Hamdi Cherif a évoqué le renforcement du dépistage précoce du cancer du sein et du cancer colorectal qui représentent seuls 40 % des types de cancer répandus en Algérie (14000 nouveaux cas par an pour le premier type contre 6500 par an pour le second).

Il a exhorté à la multiplication des appels à la prévention pour obtenir des informations fiables sur le taux de prévalence sur tous les niveaux à l'effet de mettre en place une stratégie pour le développement de l'analyse et de la recherche scientifique sur la maladie.

Le directeur de recherche au centre de recherche en économie appliquée pour le développement, Ahmed Zahnati a plaidé dans son exposé pour l'accélération de la mise à disposition des médicaments innovants au profit des cancéreux, après le retard accusé dans leur importation en raison de plusieurs facteurs administratifs et d'autres financiers et techniques.

Le même expert en économie de la santé a appelé à "ne pas évaluer et comparer les médicaments innovants en termes de prix, mais plutôt la valeur sanitaire qui devra profiter au citoyen", mettant en avant la nécessité de la centralisation et de la numérisation des données relatives au registre du cancer, la facilitation des tests cliniques et le conventionnement entre la CNAS et les cliniques privées pour prendre en charge les cancéreux en matière d'utilisation des médicaments innovants à l'instar de qu'a fait la Caisse à propos de l'insuffisance rénale et la chirurgie cardiovasculaire.

APS

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