Palestine : approbation d'un cessez-le-feu à Ghaza

Le mouvement palestinien Hamas a donné son accord jeudi soir à cessez-le-feu visant à mettre fin à plus de dix jours d'agression militaire sioniste contre l'enclave palestinienne. Hamas a confirmé l'entrée en vigueur de cette trêve dès 02H00 locales vendredi (jeudi 23H00 GMT).

Après d'intenses tractations diplomatiques, le Mouvement Hamas et l'entité sioniste ont approuvé jeudi soir un accord de cessez-le-feu sous médiation égyptienne visant à mettre fin à l'agression et les crimes du régime sioniste contre les populations palestiniennes à Ghaza.

L'accord de cessez-le-feu était dans l'air durant toute la journée de jeudi et a finalement abouti, et devant entrer en vigueur dès 02H00 locales vendredi (23H00 GMT jeudi), après une dizaine de jours de bombardements de Ghaza ayant fait au moins 232 morts palestiniens, et 12 morts en Israël.

Cet accord a été favorisé par une médiation égyptienne. Quelque 90 minutes avant l'entrée en vigueur de cette trêve, des habitants de la bande de Gaza faisaient toujours état de bombardements et des sirènes d'alarme prévenaient toujours des habitants du sud d'Israël de tirs de roquettes.

Le mouvement palestinien Hamas ainsi que le Jihad islamique palestinien de Gaza ont confirmé l'entrée en vigueur dès 02H00 locales vendredi (23H00 GMT) de cette trêve annoncée après plus de dix jours d'agression israélienne.

"Nous avons été informés par les frères égyptiens qu'un accord avait été conclu pour un cessez-le-feu bilatéral et simultané dans la bande de Gaza, à partir de 02H00 du matin", a déclaré le bureau politique du Hamas dans un communiqué.

"La résistance palestinienne respectera cet accord aussi longtemps que l'occupation le respectera", a-t-il poursuivi.

La position constante de l'Algérie envers la Palestine réaffirmée

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a réaffirmé jeudi la position constante et inconditionnelle de l'Algérie en faveur du peuple palestinien pour le recouvrement de tous ses droits spoliés et à l’établissement de son Etat indépendant et souverain sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale sur la base de l'initiative de paix arabe.

Boukadoum a appelé, jeudi à partir de New York, l'Assemblée générale de l'ONU à agir rapidement et à prendre des mesures palpables pour amener l'entité sioniste à cesser son agression contre le peuple palestinien sans défense, et à mettre en œuvre les décisions onusiennes qui garantissent aux Palestiniens leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance.

Dans son allocution au nom du Groupe arabe à l'ONU, que l'Algérie préside en mai, lors de la réunion d'urgence de l'AG de l'ONU sur la situation au Proche orient et la question palestinienne, M. Boukadoum a indiqué que "cette réunion intervient à la lumière de la situation chaotique dans laquelle vivent nos frères Palestiniens, suite aux crimes barbares et à l'agression sauvage commis à l'encontre d'un peuple dont le seul tort est d'avoir refusé de se soumettre à la logique de spoliation de ses terres et à la politique du fait accompli".

"Peut-on rester inertes les bras croisés derrières nos écrans, à compter les centaines de morts et de blessés, dont des femmes, des enfants et des vieux?, sans parler des dégâts considérables causés aux principales infrastructures", s'est interrogé M. Boukadoum après avoir évoqué "les photos et images terrifiantes de destruction et de massacres" que le monde entier a vues et qui "ont ciblé la vie et les lieux saints à Al-Qods occupée, ainsi que les raids sauvages qui ont semé la mort et l'horreur dans le secteur encerclé de Ghaza".

De même qu'il s'est interrogé sur "la possibilité de croire, après avoir vu de nos propres yeux, aux allégations fallacieuses qui tentent de justifier le mutisme du Conseil de sécurité ou de mettre l'agresseur et l'agressé sur le même pied d'égalité?", affirmant que "toute tentative de falsification est incontestablement vouée à l'échec notamment face aux preuves tangibles et certifiées de démolition de maisons de civils innocents, de toutes formes d'injustice, d'oppression et de violations des droits de l'homme".

L'immunité accordée à l'occupant "ne fera qu'envenimer la situation", a-t-il fait remarquer, ajoutant que cette initiative commune initiée par l'Algérie au nom du Groupe arabe et par le Niger au nom de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), pour la tenue d'une réunion d'urgence de l'AG, suite à l'incapacité du Conseil de sécurité à cristalliser une position consensuelle pour mettre fin à l'escalade sioniste lors des deux séances tenues les 16 et 18 mai courant, a pour objectif d"'amener l'ONU à assumer ses responsabilités qui lui incombent en vertu de la Charte".

L'AG de l'ONU devra adopter des actions pratiques pour faire cesser l'agression et protéger les Palestiniens

Face à "l'inertie du Conseil de sécurité qui tarde à prendre position vis-à-vis de ces événements tragiques", le Groupe arabe affirme "l'impératif pour l'AG d'agir rapidement afin d'adopter des actions pratiques, parvenir à un arrêt total de l'agression que subissent les Palestiniens et recourir à tous les moyens disponibles pour les protéger ainsi que leurs lieux saints", a-t-il plaidé.

Dans ce sillage, a-t-il dit, et "face à la gravité de la situation, le groupe arabe appelle à la fédération des efforts de toutes les forces vives afin d'assurer une cessation immédiate de l'agression et une prise en charge rapide de la crise humanitaire catastrophique dans tous les territoires palestiniens occupés, tout en œuvrant pour la création du climat et des conditions propices à la reprise du processus de paix, afin de mettre fin au conflit et à l'occupation de tous les territoires palestiniens, selon les références internationales pertinentes".

Le Groupe arabe a également plaidé pour "une condamnation claire et explicite des tueries systématiques ciblant les Palestiniens, loin de la politique des deux poids deux mesures, tout en demandant des comptes aux responsables des crimes perpétrés contre les Palestiniens sans défense", appelant le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres à "déclarer l'état d'urgence humanitaire" en vue de permettre à la communauté internationale de contribuer efficacement à l'allégement des souffrances des civils palestiniens et à agir pour la reconstruction de la Bande de Ghaza, sous blocus injuste depuis 15 ans.

Après avoir salué la résistance du peuple palestinien et son engagement pour ses droits légitimes, M. Boukadoum a affirmé que cette résistance se heurte à "l'inaction de l'ONU, notamment son Conseil de sécurité, à œuvrer pour trouver une solution juste et globale à la question palestinienne qui alimente l'instabilité au niveau régional et menace la paix et la sécurité internationales".

Et de souligner qu'il "ne saurait y avoir de solutions à la cause palestinienne sans le traitement des causes profondes de tout le conflit, en mettant fin à l'occupation des territoires palestiniens et en permettant au peuple palestinien d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'établissement de son Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale".

Dans ce sillage, le Groupe arabe a indiqué que la ville occupée d'Al-Qods "reste la capitale éternelle de l'Etat de Palestine et fait partie intégrante du territoire palestinien occupé", mettant l'accent sur "la nécessité de préserver le statut juridique et historique existant et ses lieux saints, islamiques et chrétiens, y compris la Mosquée Al-Aqsa".

M. Boukadoum a relevé dans son allocution que 76 années après la création de l'Organisation des nations unies (ONU), " la cause palestinienne a demeuré, pendant ces années, la seule constante dans nos ordres du jour sur une durée dans laquelle des centaines de décisions ont été adoptées, toutes réaffirmant les droits inaliénables du peuple palestinien à l'autodétermination, à l'indépendance et à la souveraineté et le droit des Palestiniens au retour à leurs maison et à leurs biens".

Malgré ceci, l'injustice historique exercée à l'encontre des Palestiniens demeure à ce jour, d'autant plus que les promesses faites par la Communauté internationale représentée par notre auguste assemblée, n'ont pas été tenues".

M. Boukadoum s'est interrogé encore une fois en s'adressant au président de l'Assemblée générale: " Où en sommes-nous quant à la décision N 181 qui a instauré la partition et conféré une formule internationale en plaçant la ville d'Al Qods sous contrôle international, accompagnée d'une carte détaillée des frontières décidées.

Où en sommes-nous de la Conférence de paix de Madrid et des Accords d'Oslo et des centaines de décisions adoptées par l'Assemblée générale et des dizaines de décisions du Conseil de sécurité, de la Décision n 242 en 1967 jusqu'à la Décision 2334 en 2016?".

M. Boukadoum a indiqué que durant cette période, l'autorité occupante a mis sa main sur 85% des territoires palestiniens, alors que Al Qods connait toujours des campagnes de déplacement forcé de ses habitants et de destruction visant à aliéner son identité authentique.

Il a, enfin, exprimé la conviction du Groupe arabe que "la question palestinienne ne saurait être résolue en l'absence d'une position courageuse de notre part pour mettre fin à l'impunité et à l'occupation des territoires palestiniens".

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