Tabagisme en Algérie : une prévalence de 16,2 % chez les personnes âgées entre 18 et 74 ans

L'Algérie est exposée au danger du tabagisme du fait d'un taux de prévalence ayant atteint les 16,2 % en 2017 chez les personnes âgées entre 18 et 74 ans, a indiqué ce lundi à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid.

"L'Algérie est exposée au danger du tabagisme du fait de la propagation de la consommation du tabac à fumée chez les personnes âgées entre 18-74 ans avec un taux de prévalence de 16,2% en 2017 et 8,8% chez les jeunes de 13-15 ans en 2013", a précisé M. Benbouzid dans une allocution prononcée à l'occasion de la journée mondiale sans tabac, célébrée cette année sous le slogan: "Tabac et covid-19: je m'engage à arrêter de consommer du tabac".

"Je réaffirme aujourd'hui que la lutte antitabac représente une des priorités du ministère de la Santé, d'autant plus que l'Algérie figure parmi les premiers pays en Afrique à avoir paraphé en 2006 la convention-cadre pour la lutte antitabac", a précisé le ministre, ajoutant que "l'Algérie dispose d'un "arsenal juridique qui doit être appliqué scrupuleusement sur le terrain".

En ce sens, M. Benbouzid a annoncé que son département a mis en place "53 unités de consultation d'aide au sevrage tabagique dans le cadre de la stratégie nationale de lutte antitabac", soulignant que ces unités sont réparties à travers l'ensemble du territoire national.

M. Benbouzid a en outre rappelé que la stratégie nationale multisectorielle de lutte contre le tabagisme, adoptée par son département, ne concerne pas uniquement les professionnels de la santé mais les autres ministères, la société civile et les médias, relevant que ce fléau demeure une "menace pour la santé publique".

De son côté, le directeur général de la prévention et de la promotion de la Santé, Djamel Fourar, a rappelé que le tabagisme fait 8 millions de victimes chaque année dans le monde, relevant que plus de 7 millions de ces décès sont dus à la consommation du tabac proprement dite et environ 1,2 million au tabagisme passif.

Il a ainsi demandé d'engager toutes les actions selon une démarche multisectorielle en vue de la réduction de la consommation et ce, par le renforcement des mesures visant à interdire l'usage du tabac dans les lieux publics ainsi que la sensibilisation du public aux risques pour la santé.

Dans son côté, le professeur Ali Halassa a mis en garde les fumeurs, lesquels, a-t-il averti, sont davantage exposés à de graves complications au cas où ils sont atteints de Covid-19, précisant que le risque est double pour cette catégorie de personnes.

Par ailleurs et dans un message adressé à l'assistance par la directrice régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique, Mme Matshidiso Moeti a relevé que dans la région africaine, plus de 75 millions de personnes consomment du tabac sous une forme ou une autre, avertissant que le tabagisme peut provoquer plusieurs types de cancers, notamment des cancers du poumon, de la bouche, de la gorge, de l'œsophage, de l'estomac et de l'intestin.

APS

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