Le gouvernement sahraoui presse la communauté internationale à agir face à la répression marocaine

Le ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés sahraouies à l'étranger dénonce les violences et les pratiques d'intimidation commises par les forces d'occupation marocaines à l'encontre de la famille de Sultana Khaya, appelant à traduire en justice les responsables de ces crimes.

 «La famille de Khaya continue de subir un siège policier depuis 237 jours consécutifs avec plusieurs incursions dans sa maison », relate, dans un communiqué, le ministère sahraoui. « La famille subie des mauvais traitements et des humiliations, en particulier les filles, Sultana et Al-Waara, qui souffrent de harcèlement sexuel. Leurs biens sont également volés », décrit encore le ministère sahraoui qui met en garde contre «la situation mentale et physique préoccupante de la famille Khaya dans la ville occupée de Boudjdour.»

Toujours selon ce communiqué, « les forces d'occupation marocaines ont jeté des substances inconnues, nauséabondes, dans la maison, semant la panique et la peur parmi les membres, parmi lesquels, la mère de quatre-vingt-quatre ans, Minatu Embeirik, et un enfant mineur, Fadel Embeirik.» Le gouvernement sahraoui prévient : « nous tenons les forces d'occupation marocaines responsables des conséquences de leur siège et de l'assignation à résidence imposée à la famille Khaya pendant près de huit mois et nous exigeons que toutes les personnes impliquées dans le harcèlement sexuel de leurs filles, ainsi que les responsables, soient traduits en justice pour les traitements dégradants et discriminatoires à l'encontre de cette famille et de toutes les familles sahraouies des zones occupées.»

Le gouvernement sahraoui prend la communauté internationale à témoin

Dans le même communiqué, le gouvernement sahraoui appelle le Comité international de la Croix-Rouge à «prendre ses responsabilités et faire pression sur l'Etat marocain pour qu'il respecte les droits de l'Homme, libère immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques sahraouis, révèle le sort des disparus, ainsi que l'ouverture de la partie occupée du territoire de la République sahraouie aux médias, aux observateurs internationaux, aux personnalités et aux délégations parlementaires internationales qui souhaitent s'y rendre».

Début juillet, la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des défenseurs des droits de l'Homme, Mary Lawlor, a appelé le régime marocain à cesser de cibler les défenseurs des droits de l'Homme et les journalistes qui défendent les questions de droits humains au Sahara occidental occupé, et leur permettre de travailler sans représailles. Lawlor a cité, entre autres, les cas des défenseurs des droits de l'Homme Naâma Asfari et Khatri Dadda, qui sont détenus respectivement depuis 2010 et 2019 et purgent des peines de 30 et 20 ans.

Le Maroc épinglé par l'ONU

«Non seulement les défenseurs des droits de l'Homme travaillant sur des questions liées aux droits de l’Homme au Maroc et au Sahara occidental continuent d'être injustement emprisonnés et criminalisés pour leurs activités légitimes, mais ils sont également condamnés à des peines de prison disproportionnées et, pendant leur incarcération, ils sont soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi qu’à la torture», a déclaré Lawlor.

L'experte onusienne s'est également prononcée contre «le ciblage systématique et incessant des défenseurs des droits de l'Homme en représailles à l’exercice de leurs droits à la liberté d'association et  d'expression.» Réprimer les individus et les organisations qui travaillent pour les droits de l'homme û y compris ceux qui s'engagent avec l'ONU «est profondément déplorable et nuit à la société dans son ensemble», a-t-elle regretté.

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