Espionnage de journalistes par le Maroc: la France dénonce des "faits extrêmement choquants"

Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal a dénoncé lundi des "faits extrêmement choquants" après les révélations dimanche par plusieurs médias sur l'espionnage d'une trentaine de journalistes et de patrons de médias français par les services de renseignement marocains via un logiciel sioniste.

"Ce sont des faits extrêmement choquants, et, s'ils sont avérés, (qui) sont extrêmement graves" a déclaré M. Attal sur franceinfo.

"Nous sommes extrêmement attachés à la liberté de la presse, donc c'est très grave d'avoir des manipulations, des techniques qui visent à nuire à la liberté des journalistes, leur liberté d'enquêter, d'informer", a-t-il ajouté.

Le logiciel-espion Pegasus de la société sioniste NSO Group, s'il est introduit dans un smartphone, permet d'en récupérer les messages, les photos, les contacts et même d'écouter les appels de son propriétaire.

Selon une vaste enquête publiée dimanche par un consortium de dix-sept médias internationaux, dont Le Monde, The Guardian et The Washington Post, de multiples journalistes et patrons de médias français figurent, parmi d'autres victimes, sur la liste des cibles de Pegasus, notamment en France dans les rédactions du quotidien Le Monde, du Canard enchaîné, du Figaro ou encore de l'Agence France-Presse et de France Télévisions.

D'après l'analyse de ce consortium, la liste inclut les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d'entreprise dans le monde.

"L'espionnage de mon téléphone et de celui de ma consœur Lenaig Bredoux mène directement aux services marocains, dans le cadre de la répression du journalisme indépendant et du mouvement social", avait notamment réagi dimanche soir Edwy Plenel, le fondateur du site d'informations en ligne Mediapart, sur Twitter.

Mediapart a annoncé lundi matin porter plainte à Paris. "Il va y avoir évidemment des enquêtes, des éclaircissements qui vont être demandés", a poursuivi M. Attal, sans en préciser les modalités.

Les journalistes à l'origine de l'enquête, a-t-il ajouté, "insistent sur le fait que l'Etat français n'est pas partie prenante de ce logiciel.

Nos techniques de renseignement en France sont évidemment autorisées par la loi, elles sont respectueuses des libertés individuelles et notamment de la liberté de la presse", a-t-il rappelé, déclarant que le gouvernement "ne regardait pas ce sujet à la légère".

APS

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