Sami Kolli : "Nous allons mener la vie dure à ceux qui pratiquent le fardage"

Plus de 50 mille commerces de première nécessité sont mobilisés, par le ministère du Commerce, pour assurer les permanences de Aïd El Adha, mardi et mercredi. « Les autres commerçants, y compris les marchés de gros, doivent ouvrir le jeudi, pour assurer la continuité du service », durant ce long weekend », rappelle Sami Kolli, ce lundi matin, dans l’Invité de la rédaction, sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio algérienne. Le Directeur général de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce prévient que les commerçants contrevenants s’exposent à des sanctions.

« Hormis les 50 000 commerçants mobilisés durant les deux jours de l’Aïd, tous les autres sont obligés d’ouvrir le jeudi. Être commerçant, c’est également assurer un service public. Ils peuvent êtres sanctionnés s’ils ferment le jeudi et le weekend », rappelle encore Sami Kolli, qui met en garde contre le raffermissement des sanctions. « Les amendes ont été revues à la hausse. Ça peut aller de 30 mille à 100 mille dinars et même plus pour les récidivistes, jusqu’à la fermeture administrative du commerce durant 15 à 30 jours.»

L’objectif du département du Commerce, est d’assurer la disponibilité des produits frais et de large consommation mais aussi, quelques produits de circonstance. «  Ce sont exactement 50 093 commerçants qui seront mobilisés, 6021 boulangeries à travers le territoire national, 30 803 commençant d’alimentation générale, fruits et légumes sans oublier les activités accessoires, 12 813 commerces parmi lesquels les quincailleries, parce que les citoyens auront besoin d’outils et de produits de nettoyage pour leur faciliter la vie durant la fête de Aïd El Adha. Les unités de production, minoteries, semoulerie, laiterie et d’embouteillage d’eau minérale et d’eau de source seront également mobilisées », précise-t-il.

Lutte contre la spéculation

Comme à chaque circonstance religieuse ou nationale, les prix de certains produits flambent. C’est le cas actuellement de la courgette et du navet. Même si les prix sont libres et que leur hausse peut s’expliquer par une forte demande, le ministère du Commerce se pose des questions sur le cas de la courgette. « Les brigades de contrôles sont engagées pour faire des vérifications, situer les responsabilités et exiger tous les documents de traçabilité pour ces produits », indique Sami Kolli qui insiste sur la nécessité d’imposer l’usage de la facture ou du bon de livraison, boudés par les agriculteurs et éleveurs. Des dispositions réglementaires seront prises pour les obliger ainsi que les artisans et les pêcheurs à établir des factures. 

« Nous allons imposer ce document d’abord pour garantir l’innocuité des produits et leur qualité », insiste le responsable, qui affirme que la bataille contre les mauvaises pratiques commerciales sera rude. « Nous allons mener la vie dure à ceux qui pratiquent le fardage par exemple [Ndlr le fardage est une tromperie commerciale qui consiste à couvrir des produits défectueux par des produits de choix], ou ceux qui vendent la pomme de terre avec de la terre. Un arrêté ministériel sera publié dans les jours à venir sur la catégorisation des produits », révèle Sami Kolli. 

Développement de la grande distribution

Le Directeur général de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce affirme qu’un autre texte de loi est en préparation pour encadrer l’activité de la grande distribution. « Cette loi va encadrer la grande distribution par spécialité, des marchés de gros de fruits et légumes mais aussi des marchés de gros pour d’autres produits, par exemple d’habillement et de maroquinerie, nous avons pour objectif d’en réaliser deux de ce type à Tlemcen et à Médéa ». Plusieurs projets de marchés d’agroalimentaire sont en cours de réalisation. « Nous allons tout mettre en œuvre pour avoir des marchés qui répondent aux normes, le premier a été inauguré au mois de Ramadhan, à Ouargla et le deuxième à Bechar, en attendant ceux de khenchela, de Batna et de Tiaret », annonce Sami Kolli, qui affirme que « de nombreux opérateurs nationaux sont intéressés par ce type de projet.» 

 

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