Ghali interpelle l'ONU pour empêcher le Maroc d'inclure les Sahraouis dans ses prochaines législatives

Le président sahraoui, Brahim Ghali, a appelé, ce mercredi, le secrétaire général des Nations unis à intervenir afin d'empêcher le Maroc d'inclure le Sahara Occidental occupé dans les prochaines élections législatives et de mettre un terme à toutes les activités illégales menées par le Maroc dans ces territoires.

Dans une lettre au SG de l'ONU, le président sahraoui  affirme que "le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, et le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) condamnent et rejettent fermement le processus illégal", préparant la tenue, en septembre prochain, d'élections législatives" incluant les territoires occupés.

Il s'agit, assure-t-il,  "d'une violation flagrante du statut légal du Sahara occidental, un territoire en attente de décolonisation sous la responsabilité des Nations unies".

"La présence marocaine au Sahara occidental est une occupation militaire illégale, comme l'affirme l'Assemblée générale de l'ONU dans ses résolutions 34/37 de 1979 et 35/19 de 1980, entre autres. Ainsi, toutes les actions entreprises par l'occupant marocain, qu'elles soient politiques ou autres, relèvent des pratiques coloniales imposées par la force et n'ont aucune légitimité", précise Ghali.

"Le Front Polisario  rappelle qu'en vertu de la résolution  690 (1991) du Conseil de sécurité (...) la charge de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) est de tenir un référendum libre et honnête pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". 

Par ailleurs, "la seule élection pour laquelle les Sahraouis devraient être convoqués est celle relative à leur autodétermination, (supposée être) organisée sous la supervision des Nations unies en vertu des dispositions du plan de règlement ONU-OUA qui ont été acceptées par les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc et approuvées par le Conseil de sécurité de l'ONU"

"Organiser des élections dans les territoires occupés du Sahara occidental sur lesquels le Maroc n'a aucune souveraineté est un acte que nous rejetons énergiquement car il s'agit d'impliquer les citoyens sahraouis dans un processus qui ne les concerne pas et qui est organisé par une force d'occupation militaire dont le registre est rempli de violations des droits humains fondamentaux du peuple sahraoui", rappelle Ghali dans sa missive.

"Pendant près de trois décennies, nous sommes restés engagés en faveur de la résolution pacifique (du conflit) et avons fait preuve de la plus grande retenue en dépit des provocations continues et des actions de déstabilisation de l'occupant marocain", poursuit le même texte. 

"Nous pouvons citer des exemples au sujet de sérieux dépassements commis par le Maroc et dont l'ONU et la Minurso ont choisi de détourner le regard : la répression contre les civils sahraouis et les militants des droits humains, le changement de la composante démographique du territoire sahraoui à travers des politiques de repeuplement massif, le pillage des ressources, l'ouverture de pseudo-consulats de pays étrangers, la tenue d'élections, l'organisation de conférences internationales et événements sportifs et l'imposition des lois marocaines sur l'ensemble du territoire, incluant les espaces maritimes", écrit Brahim Ghali.

"Comme nous l'avons précisé à différentes occasions, c'est l'absence d'une position forte, claire et ferme de la part du secrétariat général de l'ONU et du Conseil de sécurité concernant le manque de respect dont fait preuve le Maroc vis-à-vis des décisions des Nations unies relatives au Sahara occidental, a encouragé l'occupant à poursuivre, en toute impunité, ces actions illégales qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de toute la région". 

"Depuis le 13 novembre 2020, le territoire du Sahara occidental a connu de sérieux développements en raison de la violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 et des accords militaires connexes", indique encore la lettre qui précise que désormais les Sahraouis n'ont plus d'autres choix que d'exercer leur droit à la légitime défense. 

"L'inaction et le silence assourdissant des Nations unies face à l'occupation militaire illégale exercée par le Maroc a encouragé l'occupant à persister dans ses actes illégaux" susceptible de menacer toute la région, conclut la lettre adressée au SG de l'Onu.

APS

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