Plan d'action du Gouvernement : la réussite de la transition énergétique au cœur de la stratégie du secteur

Le Gouvernement vise, dans son plan d'action qui sera bientôt soumis au Parlement, à atteindre "la croissance verte" en faisant de la transition et de l'efficacité énergétiques l'axe fondamental de la stratégie du secteur de l'Energie.

A cet effet, le Plan d'action, dont l'APS détient une copie, envisage la mise en place d'un plan national de développement massif des énergies renouvelables et nouvelles, un programme à déclinaison multisectorielle de sobriété et d'efficacité énergétiques ainsi qu'un plan national ambitieux portant sur la production de l'hydrogène, notamment "vert" et la consécration d'un nouveau modèle énergétique qui tend vers un "mix énergétique équilibré" à l'échéance 2030, à travers une loi sur la transition énergétique à promulguer prochainement.

Dans ce cadre, le gouvernement s'engage à mettre en place une capacité de 15.000 MWe, à l'horizon 2035, dont 1.000 MWe en 2021 à travers le lancement d'un appel aux investisseurs pour sa réalisation en photovoltaïque, le développement et l’intégration massive des productions décentralisées d’électricité solaire au niveau du réseau de distribution basse et moyenne tension et l’encouragement à l’autoproduction et l’autoconsommation dans les secteurs résidentiel et tertiaire.

Le Gouvernement compte aussi sur la production des énergies renouvelables pour des usages autonomes (hors-réseau), notamment dans les zones d’ombres, systèmes solaires autonomes, kits solaires individuels, systèmes de pompage de l’eau par énergie solaire, avec l'élaboration d'un guide technique pour les installateurs.

Au titre de la politique d’efficacité énergétique, le Plan d'action du Gouvernement prévoit la généralisation, au titre de la lutte contre le gaspillage, de l’éclairage performant dans le secteur du bâtiment, notamment à travers la transformation progressive de l'éclairage classique domestique par un éclairage performant (de type LED), la promotion de l'industrie locale de fabrication de lampes LED, la distribution, en 2021, d'un million de lampes LED, à prix soutenu au bénéfice des ménages, au titre du remplacement graduel de l'éclairage classique, ainsi que l’interdiction, à partir de 2022, des lampes classiques à incandescence.

Le Gouvernement vise également le remplacement progressif des lampes de l'éclairage public par un éclairage de type LED, ainsi que la mise en place d’un plan d'éclairage photovoltaïque sur les tronçons concernés de l'autoroute Est-Ouest et sur d'autres autoroutes.

Dans le même objectif, le Plan d'action du Gouvernement prévoit aussi l'amélioration normative des performances énergétiques des équipements électroménagers, à travers la révision de la réglementation sur l'étiquetage énergétique des appareils électroménagers et la mise en place d'un mécanisme financier incitatif permettant le remplacement des appareils électroménagers existants à forte consommation énergétique.

S'agissant de la conversion des modes de carburants dans le secteur des transports, un programme pour la conversion au titre des solutions intermédiaires, en 2021, de 150 000 véhicules au GPL (Particuliers, taxis, administrations publiques) est inscrit au plan d'action du Gouvernement qui prévoit également une étude de faisabilité de la conversion des véhicules industriels, ainsi que la réalisation d’une action promotionnelle visant le développement de la mobilité électrique, notamment à travers l’instauration de normes et standards.

Concernant l'ambitieux plan national de l'hydrogène, notamment "vert", le Gouvernement estime que le développement de l’hydrogène reste "un objectif prioritaire", compte tenu des mutations que connait le secteur de l’énergie à travers le monde, soulignant que son action portera, entre autres, sur les travaux préparatoires en vue d’un partenariat stratégique avec des partenaires étrangers, pour la mise en œuvre de ce plan.

Au titre des mesures d'appui à la transition énergétique, le Gouvernement prévoit la création d'un l'Institut de la Transition Energétique et des Energies Renouvelables (ITEER), en tant que pôle d'excellence ouvert à l'international, l’élaboration et mise en œuvre d'un plan de communication visant à sensibiliser l'opinion et la société civile à la transition énergétique, ainsi que le renforcement du Commissariat aux Energies Renouvelables et à l’Efficacité Energétique (CEREFE) et de ses unités régionales, afin de contribuer au développement national et sectoriel de ces énergies.

Hydrocarbures: développer la pétrochimie pour transformer la moitié des ressources

Le Gouvernement, veut, dans son plan d'action, assurer la sécurité énergétique du pays par la satisfaction de la demande nationale à long terme, en passant par le développement de la pétrochimie afin de transformer plus de la moitié des ressources naturelles du pays.

Il s'agit de "transformer davantage la matière première, en se basant sur les branches pétrochimie et mines, créatrices de richesse et d’emploi. L’objectif étant de transformer plus de 50% de nos ressources naturelles contre 30% actuellement et augmenter les exportations des biens et services hors hydrocarbures (Pétrochimie, Phosphates, lubrifiants et services techniques)", lit-on dans le plan d'action qui sera soumis prochainement au Parlement.

Il s’agira également d’intensifier le développement de l’amont pétrolier, pour le renouvellement des réserves d’hydrocarbures du pays et l’augmentation de la production primaire des hydrocarbures à travers l’investissement et le partenariat international.

En matière de satisfaction de la demande nationale en produits énergétiques, il s’agira en priorité du programme d’optimisation de l’outil de raffinage existant et la promotion d’autres carburants notamment le GPL/c et le GNC, dont l’objectif est la maximisation de la production et l’arrêt total des importations.

Pour l’activité minière, il est question de la mise en place d’un programme pluriannuel d’études et de recherche minière, visant la valorisation industrielle des ressources minières via le développement des projets structurants de fer de Gara Djebilet, de phosphate intégré et de Zinc d’Oued Amizour.

La réalisation de ces projets stratégiques permettra de satisfaire les besoins nationaux en matières premières, de réduire la facture d’importation, de diversifier l'économie nationale et de créer de l’emploi et de la richesse, notamment dans les zones éloignées.

Il est, en outre, prévu le renforcement des moyens de production d’électricité, le développement du réseau de transport et de distribution de l’électricité et du gaz, ainsi que la poursuite de l’électrification et du raccordement au gaz, avec une attention particulière aux zones enclavées et déshéritées, et aux activités créatrices de richesses et d’emplois, à l’instar de l’agriculture et de l’industrie.

En matière d’intégration nationale, l’objectif est de procéder à la fabrication d’équipements et pièces de rechange nécessaires à l’industrie pétrolière et minière ainsi que l’énergie, à travers la sous-traitance nationale (Micro-entreprise, PME&PMI et Start-up) et la réalisation de projets industriels en partenariat.

Le plan d'action prévoit, dans le même cadre, la digitalisation et l’utilisation des nouvelles technologies, ainsi que le renforcement de la recherche au niveau des entreprises du secteur, occupent une place de choix pour une mise à niveau avec les standards internationaux. 

APS

National, Politique, Economie, Energie