Brahim Ghali: Décoloniser le Sahara occidental pour permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination

Le président sahraoui et Secrétaire général (SG) du Front Polisario, Brahim Ghali a affirmé que le règlement pacifique, équitable et durable du conflit du Sahara occidental permettrait au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination conformément aux chartes onusiennes et aux principes de  la légalité internationale y afférents.

Le président Ghali a appelé, dans un message diffusé par l'agence de presse sahraouie (SPS), le SG de l'ONU, Antonio Guterres à parvenir à un règlement de la question sahraouie par les négociations, expliquant qu'il ne sera absolument pas possible de réaliser la paix si l'Etat d'occupation marocaine poursuit, en toute impunité, ses exactions et ses tentatives d'imposer par la force le fait accompli dans les régions occupées.

"L'épicentre de la zone tampon, désarmée, constitue toujours la pierre angulaire des efforts visant à parvenir à une solution pacifique pour le Sahara occidental", a-t-il souligné, indiquant que "les infiltrations quotidiennes dans cette région et les hostilités entre les deux parties ont endigué les mesures et démarches qui formaient, depuis 30 ans, le fondement du cessez-le-feu".

En réaction au rapport soumis par le SG onusien, le 1er octobre courant, au Conseil de sécurité, le président Ghali a précisé que "le Front Polisario fustige le mutisme du Secrétariat général de l'ONU qui ne veut pas appeler les choses par leurs noms et pointer du doigt l'Etat d'occupation marocaine, considéré comme responsable direct et unique de la violation du cessez-le-feu qui a duré près de 30 ans".

L'agression violente, consignée comme il se doit, perpétrée par les forces marocaines le 13 novembre 2020 contre un groupe de civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement contre l'occupation illégale, est connue de  tous", a martelé le SG du Front Polisario, expliquant que "face à l'acte hostile marocain, les forces armées du Front Polisario ont été contraintes de s'accrocher militairement avec les forces marocaines, pour légitime défense, mais aussi pour sauver les citoyens qui ont été transférés vers des lieux plus sécurisés", rapporte l'agence SPS.

Dans ce cadre, M. Ghali a déploré le fait que le rapport n'ait pas mentionné, clairement, que "l'Etat d'occupation marocaine est le responsable direct et unique de la violation, le 13 novembre 2020, du cessez-le-feu de 1991 et des accords militaires y afférents".

"Il est clair que la reconnaissance par le Secrétariat général des Nations unies de "la reprise des hostilités" au Sahara occidental, après près de 30 ans de cessez-le-feu, bat en brèche fortement la position de l'Etat marocain d'occupation affichée à maintes reprises et son affirmation continue qu'il n'y avait pas de conflit armé" et "porte un grand coup à sa propagande mensongère qui vise à désinformer son opinion publique concernant la réalité de la guerre qui a éclaté de nouveau dans le territoire". 

S'agissant des droits de l'homme, M. Ghali a ajouté que le rapport a relevé que le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a été empêché, pour la 6e année consécutive, de visiter le Sahara occidental, ce qui a entraîné l'existence de "grands vides au niveau du contrôle du respect des droits de l'homme dans le territoire".

"Encore une fois, l'Etat d'occupation marocaine n'est pas tenu pour responsable des entraves de l'action des instances des Nations unies et de la poursuite des restrictions imposées "sur le droit à la liberté d'expression, au rassemblement pacifique, à la constitution des associations au Sahara occidental, notamment dans le sillage des développements survenus en novembre 2020", a poursuivi M. Ghali. 

Le rapport relève aussi l'usage de la force par les forces marocaines" en vue de disperser les protestataires, faire des descentes dans les maisons sans mandats de justice, arrêter et détenir arbitrairement, surveiller illégalement et arbitrairement, harceler, terroriser et détruire les biens", outre " la torture et le mauvais traitement auxquels sont exposés  les manifestants, les journalistes, les bloggeurs, les avocats et les défenseurs des droits de l'homme" au Sahara occidental occupé.

"En raison de l'absence persistante d'une reddition des comptes et d'un mécanisme de l'ONU chargé du suivi de la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, l'occupation marocaine et ses forces de sécurité poursuivent, en toute impunité, leurs actes de répression contre les civiles sahraouis et les défenseurs des droits de l'Homme loin d'un suivi  international en raison de la poursuite du blocus militaire et du blackout médiatique imposé à la région", a-t-il ajouté.

Compte tenu de la poursuite des violations systématiques des droits de l'homme commises par l'occupation marocaine contre le peuple sahraoui, M. Ghali a insisté sur l'impérative prorogation du mandat de la Minurso pour englober les droits de l'homme à même de permettre "le suivi la situation des droits de l'homme de manière indépendante, intègre, globale et régulière" au niveau du territoire de compétence de la Minurso.

Le Front Polisario n'a eu de cesse de réaffirmer que "la raison principale de la poursuite des tensions dans la zone d'El Guerguerate est l'existence d'une brèche illégale dans le mur militaire marocain pour lequel les Nations unies n'ont rien fait malheureusement", a précisé le même intervenant, soulignant que "la passivité des Nations unies à régler la question de la brèche illégale dans la zone d'El Guerguerate a abouti, entre autres, à la guerre en cours".

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