L'accident du train Alger-Thénia serait dû à une erreur humaine

Les premières lectures et analyses des enregistreurs des données de circulation (boites noires) du train assurant la relation Alger-Thénia, qui a déraillé mercredi matin à l'entrée de la gare d'Hussein Dey, montrent que l'accident serait du à une « erreur humaine », indique ce jeudi la commission d'enquête ministérielle dans son rapport préliminaire.

Selon les premières constations de l'enquête, « il semblerait et suite aux premières lectures et analyses des enregistreurs des données de circulation du train (boites noires), que le déraillement était causé par la vitesse élevée du train au moment de son engagement sur la voie déviée, qui a été enregistrée à 108 km/h alors que la vitesse requise sur une voie déviée est limitée à 30km/h », précise le rapport, cité par l’APS.

La commission d'enquête a également relevé que « la voie ferrée et les installations de sécurité étaient en bon état de fonctionnement » et la « visibilité des signaux était bonne ».

« Ces constations ont amené la commission d'enquête à émettre la supposition que l'accident est dû à une erreur humaine », a expliqué la même source.

« Cette erreur serait due à une mauvaise interprétation de la signalisation par le conducteur du train ou bien à une non observation des instructions mises en place au niveau du poste d'aiguillage, relatives à l'arrêt obligatoire s'agissant d'une voie déviée ou éventuellement à la conjugaison de ces deux probabilités ».

 « L'enquête en cours devra déterminer les causes et responsabilités de l'accident », a conclut la même source. 

Boudiaf l'a confirmé ce matin au Conseil de la Nation, le bilan est de 1 mort et 105 blessés...

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, l’a affirmé ce matin. Le bilan de l’accident ferroviaire survenu hier est bien de 1 mort et 105 blessés, dont 5 restent toujours hospitalisés. Parmi ces derniers, le conducteur du train.

L’état de deux blessés parmi des cinq derniers hospitalisés est qualifié de critique, tel que confirmé par le ministre au micro de Nahla Bekralass pour la radio chaine 3.

Le ministre intervenait, ce matin, lors de la séance plénière du Conseil de la Nation consacrée aux questions orales. 

Par ailleurs, le trafic ferroviaire a repris progressivement ce matin, et des équipes des travailleurs de la SNTF (Société nationale de transport ferroviaire) et du port d’Alger ont travaillé toute la soirée pour relever les wagons de 40 tonnes chacun.

Ce matin, le train Alger - Oran a pu démarrer normalement à son heure habituelle de la gare Agha avec un arrêt à Blida. 

Yacine Bendjaballa, directeur général de la SNTF, le confirme à Karima Hasnaoui de la radio chaine 3 soulignant, entre autres, que « les travailleurs ont pu rétablir la voie 1 uniquement en diesel, et la voie 2 a été rétablie à minuit (…) Aujourd’hui, le trafic inter-villes a été rétabli à 100%... ».

Plus de détails dans la déclaration de M. Yacine Bendjaballa au micro de Karima Hasnaoui de la radio chaine 3. 

Les trois boites noires retrouvées en cours d'analyse

Une enquête est en cours actuellement pour révéler les causes réelles de l’accident, diligentée par la SNTF es boites noires, trois au total, qui contiennent toutes les informations  ont été retrouvées, elles sont actuellement analysées par els experts, selon la déclaration de Yacine Bendjaballa.

Une autre commission d’enquête a également été mise en place au niveau du ministère des Transports sur instruction du ministre Amar Ghoul, et sous la supervision de l’inspection générale. 

Le parquet d'Hussein-Dey qualifie les faits d'homicide et blessures involontaires 

Au niveau de l'enquête, une information judiciaire a été ouverte  contre X pour « homicide et blessures involontaires »  suite à l'accident mercredi du train assurant la liaison Alger-Thénia, a annoncé ce jeudi à l'APS le Procureur de la République près du tribunal d'Hussein-dey, Mohamed Yahiaoui.

« L'instruction qui a commencé le jour-même de l'accident va déterminer les causes et les responsabilités liées à cette affaire », a précisé M. Yahiaoui, ajoutant que « la juge d'instruction a d'ores et déjà émis des commissions rogatoires à l'intention de la police judiciaire et de la police scientifique afin de vérifier toutes les pistes ».

« La qualification de cette affaire est délictuelle (articles 288 et 289 du Code pénal) et relève ainsi de la  compétence du tribunal pénal », a-t-il ajouté.

M. Yahiaoui a indiqué que la doyenne des juges d'instruction près du tribunal d'Hussein-Dey, Latifa Mengalati, a été désignée pour instruire en un « temps record » cette affaire.