Ouverture d'une enquête judiciaire sur le jeu vidéo "Baleine bleue"

Le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayab Louh, a annoncé dimanche à Alger que l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication a procédé, en coordination avec les parquets compétents, à l'ouverture d'une enquête judiciaire sur un jeu vidéo en vogue sur les réseaux sociaux internet connu sous le nom de "Baleine bleue" et qui pousse les enfants au suicide. 

Invité de l'émission " Hiwar Essaa" de la Télévision algérienne, M. Louh a indiqué, en réponse à une question liée à ce jeu vidéo, que "la justice s'acquitte de sa mission dans la lutte contre la cybercriminalité, et que l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication a ordonné en coordination avec les parquets compétents l'ouverture d'une enquête". 

" Les premiers résultats de l'enquête font état d'un décès en rapport avec ce jeu mais pour ce qui est des autres cas de décès, aucun lien n'a été établi à ce jour", a affirmé le ministre, précisant que l'enquête suit son cours. 

L'intervenant a en outre indiqué que conformément à la loi, l'organe de prévention "a instruit les fournisseurs d'accès à Internet de retirer tout ce qui est lié à ce jeu et qui n'est pas autorisé par la loi", soulignant que la loi autorise ce dernier " s'il venait à constater une quelconque infraction de ce type, à ordonner le retrait du contenu. Si ce dernier n'est pas retiré en vertu du code pénal, cela entrainera des sanctions  d'ordre pénal".

L’Organe national de prévention et de lutte contre les infractions  liées aux technologies de l'information et de la communication "a cité quelques sites web, a ajouté le ministre précisant que les résultats seront révélés par l'enquête". 

M. Louh a, par ailleurs, appelé les familles à assumer pleinement leur rôle pour protéger leurs enfants, et incité les organes d'information à ne pas médiatiser outre mesure ces faits, rappelant que l'Algérie accorde un intêret particulier à la protection de l'enfance à travers les clauses du Code pénal et la mise en place de structures et de l'Organe national de la protection et de la promotion de l'enfance. 

Par ailleurs et à l'occasion de la célébration du 69e anniversaire de la Proclamation universelle des droits de l'homme, M. Louh a indiqué que l'engagement de l'Algérie sur la voie des principes et des valeurs de la déclaration universelle des droits de l'homme émane des affres du colonialisme subis pendant de longues années, durant lesquelles ses droits et libertés ont été confisqués.

"Notre pays a adhéré très tôt à cette déclaration et ratifié toutes les conventions, a-t-il rappelé. 

La promotion des droits de l'homme est une "conviction claire" dans le programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, comme en témoignent les réformes en profondeur engagées dans le secteur de la 

Justice et la révision de la Constitution en 2016 qui a constitutionnalisé le Conseil national des droits de l'homme (CNDH), a souligné le ministre.

Abordant la liberté d'expression et de la presse, et l'indépendance de la magistrature, M. Louh a précisé que "300.000 crimes de diffamation avaient été enregistrés en 2016 contre près de 2000 affaires analogues au premier semestre de 2017".

"A l'heure actuelle, il faut mettre l'accent sur l'éthique en général et la déontologie du journalisme en particulier", a-t-il insisté, précisant qu'une réflexion était engagée sur la création de chambres judiciaires spécialisées dans ce type de crimes.

Concernant les élections locales du 23 novembre 2017, le ministre a affirmé que "l'essentiel pour l'Algérie est que les rendez-vous électoraux prévus par la Constitution soient respectés quelles que soient les circonstances", ajoutant que les dernières élections "se sont déroulées  dans le calme à l'exception de quelques altercations entre certains concurrents, partis et militants et cela existe dans tous les pays".    

"Les altercations signalées au procureur général, font l'objet de poursuites judiciaires conformément aux lois de la République", a-t-il affirmé, indiquant que les tribunaux et commissions administratifs ont tranché concernant les recours conformément au code électoral.

"L'Algérie a franchi de grands pas" dans le processus d'instauration de la démocratie, qui exige "la contribution de tout un chacun dans le calme et la sérénité", a-t-il souligné.

M. Louh a indiqué par ailleurs que l'Algérie est signataire de la convention internationale de lutte  contre la  corruption et a procédé à l'adaptation de ses législations relatives à la lutte contre la corruption, ajoutant que la dernière mesure prise par le président de la République était la constitutionnalisation de lÆOffice national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC).

Il a précisé que "la base de la lutte" contre ce fléau est la prévention par la mise en place de mesures préventives au niveau de toutes les institutions concernées, soulignant que la démarche doit être constante et non conjoncturelle. 

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