Dégradation du patrimoine : un manque de maturité de ceux qui en sont les auteurs assène le directeur de l’Agence de réalisation de projets culturels

La protection du patrimoine matériel et immatériel figure-t-elle parmi les priorités des pouvoirs publics ? Répondant par l’affirmative, le directeur de l’Agence de réalisation de projets culturels (ARPC) estime cependant que celle-ci a besoin de plus d’efforts, compte tenu des dégradations dont les sites historiques sont régulièrement l’objet dans certaines zones du pays.

S’exprimant, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Fayçal Ouaret explique ces dégradations, dont le plus récent exemple est illustré par les atteintes portées à la statue de Ain El Fouara, à Sétif, par la promiscuité de populations ce qui, dit-il, n’incite pas à s’en préoccuper davantage.

Des actions concrètes engagées pour tenter de protéger ce patrimoine, il cite l’exemple de la Casbah d’Alger où, assure-t-il, de « vrais professionnels » s’attachent à réhabiliter des parties de son antique bâti. Il cite également l’exemple des travaux de restauration de la mosquée de Ketchaoua qui avaient entrepris en partenariat avec des spécialistes Turcs.

Il signale que d’autres travaux d’importance sont programmés au niveau de certains édifices situés en basse Casbah, alors que d’autres sont en train de se poursuivre dans d’autres parties de la cité ancestrale, « classée patrimoine mondial », lesquels, regrette-t-il, n'ont pas donné lieu aux résultats escomptés, en dépit des moyens et compétences mobilisés à cet effet.

Des atteintes portées à certaines parties du patrimoine « classé et délaissé », l’intervenant justifie les dégradations dont elles sont l’objet, au « manque de maturité de la quasi-totalité des intervenants » et de « cohérence et de responsabilité partagées ».

Le directeur de l’ARPC juge, d’autre part, « incontournable » le rôle que pourraient jouer les médias pour inciter les Algériens à préserver leurs vestiges historiques dont il observe, par ailleurs, que les organismes nationaux ne possèdent pas toujours le savoir-faire pour assurer leur réhabilitation et leur protection.

Après les actes de dégradation dont avait été l’objet, lundi, la statue de Ain El Fouara à Sétif, M. Ouaret indique que le ministère de la Culture a, en réaction,  immédiatement diligenté une équipe spécialisée à se rendre sur les lieux pour expertiser ce monument et déterminer s’il faudrait le restaurer ou bien en réaliser une copie semblable. 

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