Session urgente de l'AG des Nations Unies sur la situation dans la bande de Ghaza

L'Assemblée générale des Nations unies se réunira mercredi pour débattre de la situation dans les territoires palestiniens occupés et en particulier à Ghaza, où un cessez-le-feu est en vigueur après près d'un mois d'intensives attaques israéliennes ayant fait plus de 1.800 morts.

Cette réunion a été convoquée à la demande du groupe des pays arabes à l'ONU à l'initiative de l'Algérie en vue de mobiliser la communauté internationale afin qu'elle mette fin aux agressions israéliennes contre l'enclave palestinienne.

Au cours de la réunion, des comptes-rendus de plusieurs hauts responsables des Nations unies, dont la Haut-commissaire aux droits de l'homme Navi Pillay, Pierre Krhenbühl, chef de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), et le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry seront présentés au 193 membres de l'AG.

Mardi, la Jordanie a proposé à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution demandant la levée du siège israélien de Ghaza et un plan pour reconstruire le territoire.

Le texte présenté en collaboration avec les Palestiniens et le groupe arabe à l'ONU, selon l'ambassadrice jordanienne Dina Kawar, demande "un cessez-le feu durable et respecté" et soutient les efforts de médiation de l'Egypte.

Il souligne également la nécessité de protéger les civils et de respecter l'inviolabilité des locaux de l'ONU et réclame "la levée des restrictions imposées par Israël aux mouvements des personnes et des biens" à Ghaza et la réouverture durable des points de passage aux frontières. 

Le document appelle aussi à fournir une aide humanitaire immédiate pour la population palestinienne et invite les pays membres de l'ONU à contribuer d'urgence à la reconstruction et à la relance de l'économie de la bande de Ghaza.  

Appels à un cessez-le-feu durable  

La réunion de l'Assemblée générale de l'ONU intervient au lendemain d'une trêve de 72 heures obtenue avec la médiation de l'Egypte et des Etats-Unis.       

Juste après l'entrée en vigueur de la trêve, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé les Israéliens et les Palestiniens à profiter du cessez-le-feu et des discussions en cours au Caire pour se rassoir à la table des négociations de paix pour une solution à deux Etats.

"Le cessez-le-feu est maintenant en vigueur, espérons-le, d'une manière qui permette aux parties de venir à la table pour non seulement discuter d'un cessez-le-feu durable, mais aussi de questions cruciales à plus long terme sur la manière dont nous allons faire la paix", a dit M. Kerry à la BBC World News.

La Turquie, qui a salué la nouvelle trêve, a appelé Israël à cesser toutes ses opérations militaires et a exprimé son espoir de voir se tenir des négociations globales visant à mettre en place un cessez-le-feu durable.  

Ghaza meurtrie, les Palestiniens réclament justice  

A la faveur de l'accalmie, les secours ont pu accéder à des zones bloquées par les bombardements, où ils commençaient à découvrir de nouveaux corps,  alourdissant un bilan humain déjà exorbitant.

Près d'un mois après le début des agressions militaires israéliennes contre la bande de Ghaza, les conséquences sont effarantes : quelque 1.875 morts, dont plus de 400 enfants sans compter les destructions et les ravages causés par les bombardements.

Selon, le vice-ministre palestinien de l'Economie, Tayssir Amro l'agression israélienne a causé entre 4 et 6 milliards de dollars de dégâts au minimum dans le territoire palestinien, devenu un champ de ruine.

Le chef de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a dit pour sa part avoir besoin de 187 millions de dollars pour venir en aide aux 250.000 personnes déplacées à Ghaza.

L'enclave palestinienne, soumise depuis 2006 à un blocus imposé par Israël, souffre d'une pénurie d'eau chronique et d'importants problèmes d'approvisionnement en électricité.

Face au bain de sang commis par Israël, le ministre palestinien des Affaires étrangères Ryad al-Malki a réitéré à La Haye la volonté palestinienne de voir des responsables israéliens poursuivis devant la Cour pénale internationale (CPI).

"Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour traîner en justice les responsables de crimes de guerre et crimes contre l'humanité", a-t-il insisté, accusant les Israéliens "d'atrocités".

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