Thon rouge : 13 armateurs en lice pour pêcher la totalité du quota de l'Algérie

Treize (13) armateurs ont manifesté leur intérêt de participer à la campagne 2015 de pêche au thon rouge dont le quota attribué à l'Algérie a été augmenté par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), a indiqué à l'APS un responsable auprès du ministère de la Pêche et des ressources halieutiques.

Ces armateurs s'étaient réunis récemment avec ce département ministériel "pour leur expliquer l'enjeu, l'importance et la sensibilité de cette pêche internationale, d'autant que le quota de l'Algérie a été augmenté pour cette année", explique le chef de cabinet du ministère, Kamel Neghli.

Le quota de l'Algérie de thon rouge, dont la pêche est réservée exclusivement aux armateurs nationaux depuis 2010, avait été relevé à 370 tonnes (t) pour la campagne de pêche de 2015 lors de la dernière réunion extraordinaire de la Cicta, tenue en novembre dernier à Gênes (Italie).         

La quote-part revenant à l'Algérie sera augmentée graduellement pour atteindre un volume de pêche de thon rouge de 370 t en 2015, de 460 t en 2016 et de 543 t en 2017, contre 243 t en 2014.

"Il est très important de capturer la totalité de ce quota pour prouver à la Cicta les capacités de pêche de l’Algérie et renforcer, ainsi, les arguments de l’Algérie pour la préservation de ses quotas (fixés par la Cicta), et, partant, restituer la totalité de notre quota historique ", insiste M. Neghli.

Précisant que le ministère de la Pêche "a pris des mesures strictes qui doivent être appliquées à la lettre", le même responsable note qu'il a été demandé aux 13 thoniers de mobiliser les membres de leur équipage pour effectuer, en avril prochain, une formation dans les techniques de pêche de ce thonidé qui sera assuré par ce département ministériel.

De surcroît, l'Algérie doit répartir son quota entre les armateurs selon les règles de la Cicta, c'est-à dire en fonction de la dimension du navire.  

"Avant que notre quota ne soit augmenté, l'Algérie dérogeait à cette règle du fait que les quantités (de pêche) permises étaient réduites" par l'ancienne quote-part, relève le même responsable. 

Afin de maximiser les chances de capture, les pouvoirs publics encouragent les armateurs à se constituer en groupes de pêche.

        Un processus rigoureux de sélection des armateurs

Le processus de participation des armateurs à cette campagne de pêche prévue pour mai prochain sera "très sélectif" étant donné "la délicatesse de l'opération du fait de son caractère international" et l'enjeu qu'elle représente pour l'Algérie qui est toujours en quête de rétablir son quota initial qui était de 5% du Total des captures admissibles (TAC) en Méditerranée et en Atlantique Est.

Il s'agit, entre autres, de veiller à ce que les caractéristiques techniques prescrites par la réglementation en vigueur soient "scrupuleusement" respectées pour garantir l'opérationnalité des navires.

Par ailleurs, M. Neghli fait savoir qu'un arrêté ministériel régissant l'exploitation du thon rouge va être promulgué afin d'y inclure les améliorations enregistrées dans cette activité. 

Mais l'objectif du secteur est de rehausser cette activité à un niveau plus sécurisant à travers un décret exécutif.

L'augmentation de la quote-part algérienne de pêche de ce thonidé a été attribuée dans le cadre du nouveau Total mondial des captures admissible (TAC) qui a été relevé, en novembre dernier, de 20% par an pendant trois ans dans l'Atlantique Est et en Méditerranée pour les pays membres.

Fixée à 13.500 t pour 2014, l'autorisation de la Cicta passera à 16.142 t en 2015 et 19.296 t en 2016 pour ces pays. 

Le quota pour 2017, établi pour l'instant à 23.155 t pour les pays membres, sera réexaminé sur la base d'une réévaluation du stock prévue en 2016. 

Dans son action de "forcing" qu'elle avait menée, en novembre dernier, au niveau de cette organisation intergouvernementale pour récupérer son quota d'avant 2010 qui était de 680 t, l'Algérie a eu un traitement spécial et plus favorable lors de cette réunion extraordinaire, rappelle-t-on.

Ainsi, outre l'augmentation du quota annuel, la Cicta a également maintenu le droit de l’Algérie de recouvrer, à l'avenir, son quota initial d'avant 2010 qui était de 5% du TAC.

L'autre acquis de l'Algérie est d'avoir passé avec succès l’examen annuel de conformité avec les règles du Comité d’application des mesures de conservation et de gestion de la Cicta (COC).

Les travaux de cette réunion de la Cicta avaient été difficiles en raison notamment de la question épineuse du futur plan de rétablissement des stocks du thon rouge de l'Atlantique Est.

        

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