La pomme de terre frôle toujours les 100 DA : le ministère de l’Agriculture avoue les limites du Syrpalac

Annoncé en grande pompe, en 2008, le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) semble avoir atteint ses limites, pénalisant à la fois consommateurs et agriculteurs.

Ce système avait été institué pour contrer la spéculation constatée sur le cours du marché des fruits et légumes à l'origine d'une envolée effarante des prix de la pomme de terre frôlant, depuis plusieurs mois sur les étals, les 100 dinars.

En plus de ces facteurs de spéculation et de raisons liées aux conditions météorologiques avancés par les différents responsables du secteur agricole, cette nouvelle hausse des prix d'un légume largement consommé par les ménages à faible revenu est maintenant expliquée par ces derniers par l’insuffisance des moyens destinés à le stocker pour en réguler l'approvisionnement des marchés. Dans une déclaration à la radio Chaine 3, Youcef Redjam Khoudja, directeur de la régulation au ministère de l’agriculture, explique le Syrpalac souffre en fait du «manque de capacité de froid au niveau national».

Cette défectuosité du système a pénalisé et démotivé les agriculteurs. C’est notamment le cas d'un producteur de pomme de terre de Médéa qui raconte avoir planté une grande quantité de ce légume et qui après récolte l'a dirigée vers l’entrepôt frigorifique de la Chiffa. "J'ai, dit-il, loué un camion contre 2 million de centimes et lorsque sur le lieu, le responsable a refusé de prendre ma production, m'occasionnant de lourdes pertes". Pour n'avoir pas a subir les effets d'une pareille situation, cet agriculteur indique qu'il a été amené à réduire les semis de ce tubercule.   

Analysant les disfonctionnement rencontrés par le Syrpalac le ministère de l'agriculture envisage de les corriger. M. Redjam Khoudja indique à ce propos qu'un plan a été élaboré permettant d'augmenter les capacités de stockage au niveau national. "Un programme a été lancé par Frigomedit pour, dit-il,entamer la construction d’entrepôts frigorifique d’une capacité de 637.000 M³". D'autre part, poursuit-il,"un autre dispositif de soutien au privé a été mis en place pour permettre aux agriculteurs de disposer de plus nombreuses infrastructure de froid pour y stocquer leurs production. 

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