Ban Ki-moon lance un appel au cessez-le-feu au Yémen

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a, en marge des réunions du FMI et de la Banque mondiale, jeudi, lancé un appel à un cessez-le-feu immédiat au Yémen.

Le Yémen "est en feu", a indiqué M. Ban lors d'un dîner du National Press Club à Washington. "Je lance un appel à un cessez-le-feu immédiat au Yémen de toutes les parties" en conflit", a-t-il ajouté.

"Il est grand temps de soutenir (l'idée) de couloirs permettant le passage de l'aide qui sauve des vies et de passer à la paix véritable", a-t-il ajouté, précisant que "le processus de paix diplomatique soutenu par les Nations unies est le meilleur moyen pour sortir de cette guerre qui dure depuis longtemps et a des conséquences terrifiantes pour la stabilité régionale".

M. Ban a par ailleurs affirmé qu'il était à la recherche d'un nouveau médiateur pouvant être "déployé immédiatement" dans la région. 

Le médiateur de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar a démissionné alors qu'aucune perspective de règlement ne se dessine après trois semaines de frappes menées par la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite contre les rebelles houthis (chiites) au Yémen.

Il voulait engager toutes les factions dans des discussions politiques, en dépit des prises de territoires au Yémen par les Houthis et du non-respect systématique des accords de trêve.

"M. Benomar était vivement critiqué par les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi et leurs alliés du Golfe, notamment les Saoudiens qui lui reprochent d'avoir été dupé par les Houthis qui se sont engagés dans des pourparlers tout en poursuivant leur offensive", selon de diplomates .

L'Arabie saoudite a assuré qu'elle empêchera les rebelles de s'emparer de la totalité du pays, avec lequel elle a une longue frontière. 

Le vice-président yéménite Khaled Bahah a pour sa part, souhaité une action internationale "urgente" pour secourir la population qui souffre d'"une pénurie de vivres et de médicaments" en plus d'un manque d'eau, d'électricité et de carburant.

36 morts dans des raids aériens et combats dans le sud

Au moins 36 personnes ont été tuées dans le sud du Yémen dans des raids aériens de la coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite et des combats entre partisans et adversaires du président Abd Rabbo Mansour Hadi, ont indiqué vendredi des sources concordantes.

"Des avions de combat de la coalition ont lancé une série de raids nocturnes contre un convoi de la milice des Houthis qui faisait route vers un secteur proche du détroit stratégique de Bab al-Mandeb", a déclaré un responsable local, Abd Rabbo al-Mihwali, cité par l'agence AFP.

"Au moins 20 rebelles ont été tués dans ces raids aériens, qui ont détruit deux chars de combat et quatre blindés" transportant des renforts, a-t-il précisé.

"Cinq autres rebelles ont été capturés par les comités populaires", des miliciens alliés au président Abd Rabbo Mansour Hadi, lors de violents combats qui ont précédé l'intervention de l'aviation, a encore dit M. Mihwali.

Selon lui, le convoi attaqué était parti de la base aérienne d'Al-Anad, dans la province de Lahj, pour acheminer des renforts des Houthis en direction de Bab al-Mandeb, à l'embouchure du Golfe d'Aden et de la mer Rouge, mais aussi vers un quartier d'Aden où se trouve une raffinerie de pétrole.

Les Houthis, soutenus par des unités militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, poursuivent leur offensive pour prendre le contrôle de l'ensemble du territoire yéménite malgré l'opération militaire lancée le 26 mars par la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite pour stopper cette offensive.

A Taëz (sud-ouest), troisième ville du Yémen, les éléments de la milice houthie, dits également Ansaruallah, tentent depuis jeudi de prendre le contrôle de la 35ème brigade de l'armée, fidèle au président Hadi, donnant lieu à de violents combats qui ont coûté la vie à 16 personnes, dont trois civils, selon une source militaire et des habitants.

Parmi les morts se trouvent 8 Houthis, 3 miliciens pro-Hadi et 2 soldats, a indiqué la source militaire alors que des habitants ont fait état de la mort de trois civils, tués par un tir d'obus sur leur maison dans la nuit. 

deux membres présumés d'Al-Qaïda tués à Chabwa  

Deux membres présumés d'Al-Qaïda au Yémen ont été tués dans un tir de drone "probablement américain" dans la province de Chabwa (sud), a indiqué vendredi une source tribale.

Le tir a visé dans la nuit une voiture de membres présumés d'Al-Qaïda, circulant à Habban, au sud d'Ataq, chef-lieu de Chabwa, tuant deux d'entre eux, a expliqué la même source, identifiant l'un d'eux comme étant Khaled Atef, un cousin du chef du réseau dans cette province.

En dépit de la situation très instable au Yémen, les Etats-Unis ont affirmé leur détermination à continuer à combattre Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), considérée par Washington comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste.

Aqpa a ainsi admis mardi dans un communiqué "la mort d'un de ses chefs, Cheikh Ibrahim al-Rubaish" tué la veille dans une attaque de drone américain près de Moukalla, chef-lieu de la province de Hadramaout (sud-est).

Jeudi, des éléments du réseau terroriste se sont emparés de l'aéroport de Moukalla, une ville qu'ils contrôlaient déjà partiellement en profitant de la situation au Yémen, théâtre de raids aériens et de violents combats entre partisans et adversaires du chef de l'Etat.

Le 2 avril, les membres d'Aqpa avaient attaqué Moukalla, et pris, en 24 heures, le contrôle des principaux quartiers, libérant suite à une attaque visant la prison centrale plus de 300 détenus, dont un dirigeant.

 

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