Justice : reprise dimanche du procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest

Le procès de l'affaire dite de l'autoroute ''est-ouest'' reprendra dimanche devant le tribunal criminel d'Alger, avec la présence des avocats étrangers du principal accusé, Dani Medjdoub, parmi le collectif de défense des 16 personnes impliquées dans ce dossier.

Le président du tribunal criminel d'Alger avait décidé de reporter ce procès lors de la dernière session criminelle (2014) pour absence des avocats du principal accusé dans cette affaire, Dani Medjdoub. 

L'affaire a été reprogrammée pour la session criminelle 2015 par le même tribunal criminel d'Alger.

Durant le procès tenu fin mars à la cour d'Alger, qui n'a duré que quelques heures, Medjdoub Chani avait refusé que le tribunal lui désigne un avocat commis d'office, car ses défenseurs n'ont pu se présenter à l'audience.

Suffisant, selon le collectif des avocats des prévenus, qui avaient demandé la présence de tous les témoins dans cette affaire, pour que le procès soit renvoyé.

Pour la reprise du procès dimanche, les avocats étrangers de Dani Medjdoub, Me William Bourdon et Philippe Penning, devraient être présents, selon des sources proches du barreau d'Alger.

Durant la même audience de mars dernier, la défense des entreprises étrangères impliquées dans cette affaire qui avait éclaté en 2009, a estimé que le parquet doit prononcer ''l'extinction des poursuites judiciaires'', car l'accusation n'a désigné aucune personne morale ou physique représentant ces entreprises.

L'audience avait été également émaillée d'une bataille procédurière sur la validité ou non de la participation à ce procès du Trésor public, en tant que partie civile.

Après délibération, le président du tribunal a estimé que cette demande est "prématurée'' dans la conduite du procès, et ''doit être présentée au début de l'action civile, qui commence à la fin de l'action publique''.      

Seize (16) personnes et sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales) sont accusés de plusieurs chefs d'inculpation (corruption, blanchiment d'argent, dilapidation de deniers publics) dans cette affaire, très suivie par l'opinion publique. 

Dans le box des accusés, 16 personnes dont deux sont en fuite et quatre en détention, ainsi que sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales) : Citic-CRCC (Chine), Cojaal (Japon), SM Inc (Canada), Isolux Corsan (Espagne), Pizarotti (Italie), Garanventas (Suisse) et Coba (Portugal), qui vont répondre de plusieurs délits criminels, selon l'acte d'accusation.

       Projet Est-ouest: un gouffre financier

La défense des accusés avait à l'automne dernier, introduit un recours pour que l'affaire soit jugée par un tribunal correctionnel, estimant que les crimes économiques reprochés à leurs clients sont des délits. Sollicitée pour arbitrage dans ce dossier, la Cour suprême avait invalidé la requête de la défense et maintenu le procès devant le tribunal criminel, en ne requalifiant pas l'affaire en tant que délit (correctionnel). 

L'affaire porte sur des faits de corruption et octroi de commissions dans la passation de marchés publics pour la réalisation du projet autoroutier ''est-ouest'', sur 1216 km.        

Initialement, le projet de l'autoroute est-ouest avait bénéficié d'une enveloppe globale de six (6) milliards de dollars environ. De réévaluations en réévaluations, avec d'importants retards dans la livraison des sections du projet, l'enveloppe financière avait atteint les 11 milliards de dollars en 2011-2012. 

En réponse à une question orale à l'assemblée populaire nationale (APN), le ministre des travaux publics avait affirmé le 27 novembre dernier que le coût global jusqu'à présent de ce projet est de 13 milliards de dollars.

Neuf années après son lancement (2006), le projet de l'autoroute est-ouest n'a pas encore été livré. 

Pis, des tronçons réceptionnés depuis plus de deux ans font actuellement l'objet de travaux de réfection ou de confortement, autant à l'est entre Bouira et Alger, qu'à l'ouest, en particulier entre les wilayas de Chlef et Ain Defla, ont constaté des journalistes de l'APS.

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