Congo : violences meurtrières à cinq jours d’un référendum

Quatre personnes au moins ont été tuées et 7 autres blessées mardi dans les deux principales villes du Congo, lors de heurts entre forces de sécurité et opposants au référendum constitutionnel de dimanche, devant permettre au président Denis Sassou Nguesso de se représenter en 2016.

« Le bilan provisoire de cette insurrection organisée et coordonnée » se monte à 4 morts, dont trois à Brazzaville et un à Pointe-Noire, capitale économique du Congo, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Raymond Mboulou, à la télévision publique.

Alors que la quasi totalité des magasins, écoles et administrations de Brazzaville étaient restés fermés, des jeunes sont sortis dans la rue incendiant des pneus à Makélékélé et Bacongo, deux quartiers du sud de la capitale, ainsi que dans des quartiers ouest.

La police a ouvert le feu à plusieurs reprises. A Pointe-Noire, des jeunes sont également sortis dans les rues en incendiant des pneus et des tirs sporadiques d'armes légères ont été entendus.

Depuis l'annonce début octobre du référendum, deux coalitions d'opposition dénoncent comme un coup d'État constitutionnel, la nouvelle constitution devant permettre au président Sassou, âgé de 72 ans et la tête du pays depuis 30 années, de briguer un troisième mandat à partir de 2016.

Pascal Tsaty Mabiala, un des principaux animateurs de la contestation a  déclaré vouloir arriver à une « insurrection pacifique populaire » pour empêcher la tenue du scrutin.

 La Constitution de 2002 limite à deux le nombre des mandats que peut exercer un chef de l'État et interdit d'être candidat à la magistrature suprême toute personne âgée de plus de 70 ans, des dispositions qui ont été supprimées dans le projet de loi fondamentale devant être soumis au vote  dimanche.

 

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