Nouveaux succès de l'immunothérapie contre des cancers difficiles à traiter

Les résultats encourageants de plusieurs essais cliniques dévoilés dimanche viennent confirmer le potentiel prometteur de l'immunothérapie contre des cancers avancés difficiles à traiter, comme ceux de la vessie et du poumon, des succès qui révolutionnent la cancérologie.

Un essai clinique a ainsi montré que l'anti-corps Tecentric de Genetech, a permis de réduire des tumeurs avancées de la vessie chez un quart des 119 patients dont la survie médiane a dépassé 15 mois contre neuf mois typiquement avec la chimiothérapie, ont précisé des chercheurs en présentant les résultats à la conférence annuelle de l'American society of clinical oncology (ASCO), plus grand congrès mondial sur le cancer, réuni ce week-end à Chicago.

L'anticorps Tecentriq, qui neutralise la protéine PD-1 et permet ainsi au système immunitaire d'attaquer les cellules cancéreuses, a été efficace chez des patients souffrant d'une tumeur avancée de la vessie trop affaiblis pour une chimiothérapie.

"Jusqu'à 50% des malades avec un cancer de la vessie avancé n'ont donc pas de traitement jusqu'à présent pour prolonger leur vie", a expliqué le Dr Arjun Vasant Balar, professeur de médecine à l'université de New York qui a mené cette étude.

"Nous sommes encouragés de voir que cette immunothérapie pourrait aider à répondre à ce besoin médical majeur", a-t-il ajouté.

La FDA, l'agence américaine des médicaments, a récemment autorisé la commercialisation du Tecentriq selon une procédure accélérée, sur la base de résultats préliminaires de cet essai clinique.

"Cette immunothérapie, parmi d'autres, donnent un nouvel élan au traitement du cancer de la vessie qui a connu peu de progrès depuis plus de dix ans", a commenté le Dr Charles Ryan, professeur de médecine à l'université de Californie à San Francisco, qui n'a pas participé à cette étude appelée IMvigor210.

Les chercheurs prévoient de faire un essai clinique plus étendu (phase 3) avec le Tecentriq comme premier traitement pour le cancer avancé de la vessie qui touche surtout les personnes plus âgées dont une grande majorité de fumeurs ou d'anciens fumeurs.

Une nouvelle immunothérapie combinée à un agent tueur de cellules cancéreuses s'est également révélée prometteuse chez des malades atteints de la forme la plus agressive du cancer du poumon, dit à petites cellules, qui représente de 10 à 15% de toutes les tumeurs pulmonaires, selon les résultats d'un autre essai clinique (phase 1) avec 74 patients présentés à l'ASCO dimanche.

Ce traitement combine une nouvelle immunothérapie, le rovalpituzumab tesirine (Rova-T) , qui cible la protéine DLL3 trouvée dans 70% des cancers du poumon à petites cellules et dope le système immunitaire. Mais cet anti-corps est également armé d'un puissant agent anticancéreux.

Cette combinaison a bloqué la croissance de la tumeur chez 89% des patients avec des niveaux élevés de protéine DLL3 et provoqué une régression du cancer chez 39% du groupe avec, chez certains, une survie d'un an, selon les études.

APS

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